Comme un testament du P. Marcel Aubrée (1/2)

Le jour des obsèques du P. Marcel Aubrée, dans son homélie, Père Henri Chesnel nous a livré quelques passages de son testament, exprimant la quête de Dieu de Marcel.

Le jour des obsèques du P. Marcel Aubrée, le 30 janvier 2019, dans la 1re partie de son homélie, Père Henri Chesnel nous a livré quelques passages de son testament, exprimant la quête de Dieu de Marcel, s’inscrivant dans une foi profonde, mais où l’épreuve, le combat ont été présents :

« Tout mon engagement de foi a reposé sur Rm 8, 30 : “Rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ” ».

Et d’ajouter : « Une grande partie de ma vie a aussi été marquée par cette parole de mon accompagnateur spirituel, lors d’une retraite spirituelle de 30 jours, en 1985, à l’occasion de mes 20 années d’ordination : “La déroute contient souvent de l’essentiel… Ne pas s’y rendre pourrait être fatal”. »

Groupe des services communautaires : un des groupes que Marcel accompagnait

Je peux témoigner personnellement que Marcel nous a partagé cette dernière à plusieurs reprises au cours de nos années de travail en équipe. C’est également lui qui nous a transmis ceci à propos du signe de la croix, que j’ai essayé moi-même de transmettre aux différents groupes auxquels je me suis adressée : « Même si je ne sais pas aimer, même si je ne sais pas bien prier, à chaque fois que je fais le signe de croix, je me revêts de l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit ». Il avait une qualité remarquable de célébration.

Je voudrais aussi vous laisser quelques passages de sa dernière causerie - faite dans le cadre des récollections pour religieuses, en mai 2017 - dont le thème était : “Favoriser le vivre ensemble”. Une des interventions s’appuyait sur le texte de Matthieu 25, 31-46 auquel la Bible donne le titre Le JUGEMENT DERNIER.

En élargissant le contexte, ces lignes se situent dans une insistance sur la “Veille”, l’urgence de veiller : attitude fondamentale qui caractérise une vie de foi, un sens du royaume, une attention responsable à l’égard d’un “événement” qui peut surgir à tout moment. Dans toute cette finale de l’Évangile de Matthieu, il semble que le “drame” serait de s’endormir, de s’installer dans “l’inattention”.

Célébration à Rillé lors de l'installation du Père Labbé en remplacement du Père Jean Callo.

Aux versets 24-50 du chapitre 24 de St Matthieu, il est question de l’ignorance du temps, de l’heure… Ne pas savoir, ne pas savoir quand…, cela fait partie de l’expérience de veiller. Et c’est souvent éprouvant dans la vie. Le texte nous projette vers la fin du monde. Mais la réalité de la “fin” se vit dans une rencontre “au présent” dans le maintenant de chaque situation. Si bien que veiller et attendre, c’est se convertir à la réalité du présent, à l’urgence du maintenant.

Le titre donné – “Le jugement dernier” – nous transporte à la fin des temps, et la transposition s’est faite dans des œuvres d’art remarquables telles que le tympan du portail de la cathédrale d’Amiens, par exemple. Au point qu’on finit par penser que les choses se passeront ainsi, à la FIN…

Mais ce texte ne prétend à aucune “description”. C’est une parabole construite pour nous “réveiller”, réveiller notre attention, pour convertir notre inattention.

Recueilli par Gabrielle Helleux, SCR

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