Si l’on interrogeait le passant de la rue en lui posant la question : « Que représente pour vous le 2 Février ? », il y a fort à parier qu’il nous répondrait : « La chandeleur et les crêpes ! »
Sans doute n’a-t-il pas entièrement tort, car avant de célébrer la Présentation du Christ au Temple, le 2 février était une fête païenne dont les origines sont complexes et divergentes selon les lieux.
La Festa Candelarum tire son nom d’une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification qui viendra avec le réveil de la nature et l’arrivée du printemps.
A Rome, le 2 février, les Romains fêtaient les Lupercales, fêtes données en l’honneur du dieu Pan. On s’y rendait en grande procession en portant des chandelles…
Quoi qu’il en soi de ces origines plus ou moins obscures, en 472, le Pape Gélase 1er décide de christianiser cette fête qui deviendra la célébration de la Présentation de Jésus au temple. On organise alors des processions aux chandelles le jour de la Chandeleur. Dans les églises, on remplace les torches par des chandelles bénites dont la lueur est supposée éloigner le mal et rappelle que le Christ est la Lumière du monde. Les chrétiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protéger leur foyer.
En 1372, cette fête sera également associée à la Purification de la Vierge en lien avec la purification exigée des jeunes mères juives qui se faisait quarante jours après la naissance. Une fois ce délai écoulé, les mères pouvaient se rendre au temple afin d’y effectuer un sacrifice animal et recouvrer ainsi leur pureté (Lév 12,8). Depuis le Concile Vatican II, le 2 Février ne célèbre plus que la Présentation de Jésus au Temple.
Luc nous rapporte qu’au jour où Marie et Joseph emmenèrent Jésus au Temple, un homme nommé Siméon y vint, poussé par l’Esprit Saint et la promesse qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie. Il prit Jésus dans ses bras et dit : « Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations. Et gloire d’Israël, ton peuple » (Luc 2,21-32).
Il m’apparaît donc que le nom chandeleur convient parfaitement pour célébrer le Christ Lumière des Nations.
Par contre, je dois avouer que m’échappe la véritable origine des crêpes en ce jour. Cette tradition se rapporterait à un mythe lointain selon lequel si on ne faisait pas de crêpes le jour de la chandeleur, le blé serait carié pour l’année. Mais cela ne m’empêchera pas, comme vous, j’espère, d’en confectionner et d’en déguster le 2 Février après avoir célébré la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.
Sr Gabrielle H., SCR, Liffré