Georges à Santiago de Compostelle

Santiago de Compostelle résonne dans ma tête depuis longtemps. Comme souvent, nos choix et nos décisions viennent de loin et grandissent discrètement en nous à notre insu.

Santiago de Compostelle résonne dans ma tête depuis longtemps. Comme souvent, nos choix et nos décisions viennent de loin et grandissent discrètement en nous à notre insu comme la graine que l’on découvre quand elle est déjà une plante.

Quand j’ai commencé le chemin en 1998 à raison d’une semaine par an, au printemps, c’était déjà un choix personnel. J’avais proposé à mes enfants de m’accompagner et cela leur a plu. Mais, me disait-on, faire ainsi ce n’était pas vraiment le chemin : il faut le faire d’une seule traite pour s’inscrire dans la durée, s’immerger dedans, se détacher de l’agitation quotidienne. Libéré de mon travail, je me suis dit qu’il fallait tenter cette expérience.

Compagnons de pèlerinage franchissant la FEVE en Asturie

Quand les gens parlent du chemin, la question qui revient c’est “D’où êtes-vous parti ?” Pour ma part, il semblait évident qu’on quittait son quotidien en partant de chez soi, à pied, après avoir fermé la porte. Reste que, partant de chez soi, il est aussi logique d’y revenir, et pourquoi pas à pied ? Rares sont ceux qui le font. Sur le chemin aussi, la question rituelle à chaque rencontre est « D’où venez-vous ? » J’ai beaucoup pris plaisir à dire que j’étais parti de la porte de mon garage.

Le 1er sentiment que j’éprouve après avoir fait ces quelques 1600 km, est une satisfaction, celle du devoir accompli. Quant à savoir si j’ai changé, je ne crois pas au miracle ; mon épouse le confirmera. Mais je suis sûr que je vais intégrer cette expérience et j’évoluerai sûrement d’une manière différente de celle que j’aurais suivie si je ne l’avais pas fait, mais c’est là le propre de toute expérience.

Georges au raidillon de Berria, presqu'île de Santonia en Cantabrie

Pour revenir à la question du pourquoi tant de fois entendue, je n’ai pu y répondre qu’une fois sur le chemin :

  • N’y a t-il pas en chacun de nous une envie de cheminer sans qu’on ait besoin de la justifier ?
  • La 2e raison - à savoir que j’avais envie de partager mes idées lors de rencontres et que le chemin apportait aux marcheurs cette disponibilité d’esprit indispensable à tout échange - m’est aussi venue en marchant.

En conclusion, si j’avais une idée à faire passer à ceux qui ont l’esprit disponible car ils marchent à leur manière, c’est qu’il faut arrêter de s’enfermer, de se cloisonner derrière de belles palissades. Ce souhait, je l’ai laissé à la cathédrale comme intention de prière destinée à « Radio Maria ».

Recueilli pas Gabrielle H., SCR

A Pons, sur un rond point, mêlé aux sculptures illustrant des pèlerins A Ribadeo, avec Paco, compagnon de marche de plusieurs jours Avec Michelle qui m'a hébergé à L'Orbrie Avec Tobias, Allemand, cloître à Santallana del mar En Cantabrie Chemin dans la campagne de Saintonge
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