Jeanne-Marie LEBOSSÉ : Qui est cette petite fille de 9 ans et demi qui a vu la sainte Vierge à Pontmain le 17 janvier 1871 ?
Jeanne-Marie est née le 12 septembre 1861 au village de Louvel en Gosné (35) et a été baptisée en l’église de Gosné. Elle était la fille de François LEBOSSÉ, originaire de Laignelet et de Jeanne-Marie GARANCHER, originaire de Gosné. Ses parents se sont mariés à Gosné, le 21 février 1859. Elle a eu un frère et une sœur. Orpheline de père et ayant une mère paralysée, elle sera recueillie en 1868 par sa tante, sœur Timothée, religieuse de Rillé-Fougères et directrice de l’école de Pontmain.
Le soir du 17 janvier 1971, à 9 ans et demi, la fillette sera témoin, avec Joseph et Eugène BARBEDETTE et Françoise RICHER, de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain.
Peu à peu, ils voient un message s’écrire sous les pieds de la belle Dame dans le ciel :
Dans les nombreux interrogatoires et témoignages suivant l’apparition, Jeanne-Marie est décrite comme une fillette éveillée, spontanée et intrépide.
- La supérieure de la Maison-Mère de Rillé à Fougères interroge les enfants : « La Sainte Vierge sait le français. Elle n’a pas pu commencer une phrase par ce mot : mais ». La réponse vient, preste et judicieuse : « Sœur Vitaline, dit Jeanne-Marie Lebossé, sait pourtant bin le français. Eh bin ! quand elle est lassée de voir qu’on ne travaille point, à’ donne un grand coup de pied sur l’estrade et pis é dit : Mais étudiez donc, mais étudiez donc ! »
- Lors de l’écriture de la 2e ligne du message de la Dame, la première lettre de cette seconde ligne fut un grand M, comme la toute première lettre du message ; aussitôt en apercevant ce M, sans attendre plus, Jeanne-Marie remarque avec sa vivacité naïve : « Tiens, la bonne Vierge va recommencer : “Mais priez mes enfants”. Elle croit peut-être qu’on na pas pu la lire ».
Jeanne-Marie quitta Pontmain en 1876. Désireuse de devenir religieuse institutrice, elle entre en 1880 chez les sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux où elle prend l’habit en 1881 sous le nom de Sr St André. La maladie ne permit pas à Jeanne-Marie d’être institutrice. Après un séjour en Belgique, elle revient à Bordeaux pour y prendre la direction de la Maison de retraite. Au milieu de ses compagnes, jamais rien ne la distinguera “si ce n’est son humilité sans apprêt, sa charité discrète et dévouée, le charme de son sourire et de son regard”. Elle meurt le 12 décembre 1933. Elle est enterrée à Bordeaux dans le caveau de la communauté.
Le souvenir de Jeanne-Marie LEBOSSÉ reste vivant à Gosné. Afin de ne pas oublier… et d’être passeur pour les générations à venir, c’est avec fierté que l’école a pris et qu’elle porte aujourd’hui le nom de “Jeanne-Marie LEBOSSÉ”.
Bien sûr, l’événement a été soigneusement préparé : les 110 enfants et leurs accompagnateurs sont partis dans trois cars pour découvrir Pontmain et sa basilique qui les a éblouis. L’école “Jeanne-Marie LEBOSSÉ” a été bénite le 20/06/2015, ce qui a donné lieu à une grande fête…
Et pour que Jeanne-Marie soit, au-delà d’un nom, une personne bien réelle, son portrait accueille les enfants de l’école dans le hall d’entrée. Peut-être certains l’entendront-ils répéter le message qu’elle a elle-même reçu de Marie : « Mais priez, mes enfants »…
Hélène R., SCR, et Pierrette C.