La Troménie de Locronan

Si Sainte d’Auray est reconnu comme le grand Pardon et celui de Ste Anne La Palud comme un des plus importants, il reste que celui de Locronan - appelé Troménie - a une place particulière.

Si Sainte d’Auray est reconnu comme le grand Pardon et celui de Ste Anne La Palud comme un des plus importants, il reste que celui de Locronan - appelé Troménie - a une place particulière car selon D. Laurent "Le trait le plus remarquable de cette troménie de saint Ronan est le fait qu’elle a su garder intact et sans compromission jusqu’à aujourd’hui son caractère sacré. »

Tous les six ans, a lieu la grande Troménie sur un parcours de 12 km. Mais tous les ans, le deuxième dimanche de Juillet se fait la petite Troménie. C’est à celle-ci que j’ai participé cette année. Son parcours, de 6 km représenterait, selon les souvenirs populaires, le trajet que faisait Saint Ronan, tous les matins, pieds-nus et à jeun. Si j’ai bien compris, le mot Troménie signifierait « tour de la montagne ». En fait, c’est un Pardon dont les origines semblent lointaines et il serait le plus ancien du diocèse de Quimper. C’était un rassemblement, dans un sanctuaire, généralement dédié à un saint, où se pratiquaient des exercices spirituels auxquels étaient liées des indulgences pour la rémission des péchés – ce qui explique le nom de Pardon.

Le baiser des bannières

Ce dimanche 12 Juillet 2015, la journée a commencé par la célébration eucharistique à 10 h 30, mais, avant la messe de toutes les communes environnantes et vêtus de leurs riches costumes bretons particuliers, arrivent les paroissiens accompagnant leur bannière. Se fait alors ce qu’on appelle le baiser des bannières. Les membres du clergé viennent accueillir toute cette foule pour la célébration eucharistique dans une église bien remplie.

L’après-midi, c’est le temps de la Troménie : Croix en tête, bannières de chaque commune suivies de ses habitants toujours en costumes, la procession part à l’assaut de la montagne. La montée ne comporte qu’une station, près de l’oratoire de L’Ecce Homo. Au sommet de la montagne, où attendent de nombreux pèlerins, un temps de pause a lieu près de la Chapelle dédiée à St Ronan.

Descente de la montagne

Après une courte homélie, la procession redescend vers l’église par une autre route. Cette descente comportera deux stations près de calvaires. Après avoir fait le tour de la place de l’église où est massée une foule nombreuse, la procession entre par ce qu’on appelle le Pénity en passant sous les reliques de St Ronan, et la journée s’achève par le Salut du Saint Sacrement, suivi du baiser aux reliques de Saint Ronan. Tout ce temps de procession est accompagné de chants de cantiques et de psaumes entrecoupés de dizaines de chapelet. A chaque station est lu un passage d’évangile, suivi d’un temps d’homélie.

On est un peu saisi lorsque nous chantons avec le psaume 148 « Louez Dieu depuis la terre, Alleluia, profondeurs des océans ! » lorsqu’à ce moment précis le regard vous permet d’admirer la côte et la mer qui se profile au large.

Il fallait entendre cette assemblée chanter sa foi, sans avoir besoin de suivre les paroles sur son livret : « A la foi de nos vieux pères, nous gars de Bretagne, nous tiendrons bon toujours. Pour la foi de nos vieux pères et autour de sa bannière, tous, nous nous serrerons. Foi chérie de nos pères, jamais nous te renierons, plutôt nous mourrons ! »

Je consonne avec ce qu’en disait Maurice Dilasser : « Ce ne sont pas seulement des traditions de coutumes et de costumes, mais le dépôt de la foi dont chacun est appelé à être le témoin ».

G. Helleux, SCR

Arrivée à petite Chapelle au sommet d ela montagne Départ de la petite chapelle pour la descente vers l'église Entrée de la procession par le Pénity en passant sous la chasse de St Ronan La procession fait le tour de la place de l'église Station à la croix de Theleau Un groupe de fillettes en costume
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