La miséricorde, voilà le nom de notre Dieu (3)

C’est sans doute, chez le prophète Osée que l’on trouve le sommet de la révélation vétérotestamentaire de la Miséricorde de Dieu.

Ce qu’en dit l’Ancien Testament : suite…

Représentation du prophète Osée

“Patient et miséricordieux”, tel est le binôme qui parcourt l’Ancien Testament pour exprimer la nature de Dieu.

C’est sans doute chez le prophète Osée que l’on trouve le sommet de la révélation vétérotestamentaire de la Miséricorde de Dieu. Osée apparaît comme le “prophète de la tendresse” et son message comme celui de la “miséricorde”. Il mérite que nous nous y arrêtions de façon particulière. Jésus lui-même le citera, dans l’évangile de Matthieu, deux fois (Mt 9, 13 ; 12, 7). Un texte central d’Osée : « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6).

Le Dieu d’Osée ne renonce jamais à établir la plus forte relation imaginable avec son peuple, car la racine de son être est l’Amour. Et cet Amour partagé devra se répandre, telle l’huile fraîche, dans les relations entre les hommes.

La vie d’Osée est une prophétie vécue. Osée a vécu dans une situation dramatique. Au dramatique de la situation correspond la dramatique de son message. Le peuple a enfreint l’alliance et est devenu une prostituée déshonorée. Dieu a donc rompu avec son peuple et a décidé de ne plus manifester aucune miséricorde à son peuple infidèle. Celui-ci n’est plus et ne sera plus son peuple. Toute l’alliance semble rompue, et on n’entrevoit aucun avenir.

Rembrant : Le retour du fils prodigue, 17e S.

Puis vient le tournant dramatique : « Mon cœur se retourne contre moi » (Os 11,8). Le bouleversement à l’intérieur de Dieu lui-même prend la place du bouleversement dû à l’anéantissement qui devait avoir lieu. Sa compassion explose et, en Lui, la miséricorde prévaut sur la justice, vue sous son aspect humain. Dieu est vaincu par son propre amour. Le motif de ce bouleversement manifeste tout l’abîme du mystère divin : « Car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer ».

Par cette affirmation surprenante, voilà ce qu’on comprend : la sainteté de Dieu, son être tout à fait différent de tout l’humain… ne se manifeste pas dans la juste colère ni dans la transcendance inaccessible. L’être même de Dieu se manifeste dans sa miséricorde. La miséricorde est l’expression de son essence divine. La miséricorde, voilà ce qui le distingue complètement des hommes et l’élève au-dessus de tout l’humain.

Nous pouvons considérer ce texte comme une des affirmations les plus belles et grandes sur l’amour de Dieu, non seulement dans le livre d’Osée mais dans toute la littérature prophétique.

Gabrielle Helleux, SCR

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