Lettre d’un migrant

"Les immigrés, de quelque pays qu’ils viennent, ne quittent pas leurs pays sans raison. Ils ne partent que lorsqu’ils ne s’y sentent plus en sécurité.

« Les immigrés, de quelque pays qu’ils viennent, ne quittent pas leurs pays sans raison. Ils ne partent que lorsqu’ils ne s’y sentent plus en sécurité.

Ils partent de chez eux, traversent de nombreux endroits, des lieux étranges, illégalement. Chaque frontière amène ses difficultés propres. En voyageant à travers ces pays, ils font face à des problèmes que personne ne peut imaginer s’il n’a pas été lui-même un migrant. Ils voyagent, kilomètre après kilomètre, sans avoir assez de nourriture, d’eau, de sommeil, sans douche. Quand ils arrivent dans un pays sûr, ils ont l’impression qu’ils vont pouvoir tout recommencer.

Arrivée de migrants en France

Mais ils commencent à vivre dans une tente sans chaleur. Ils attendent. Font la queue des heures pour une assiette de nourriture. Des heures pour une douche de six minutes, des heures pour obtenir ce qu’offrent les organisations de charité.
Ils doivent tout partager. N’ont aucun espace privé, rien qui leur appartienne. Ils ne se sentent pas chez eux.

Et pourtant, ils sont reconnaissants pour tout. Ils rencontrent beaucoup de gens « bien », de belles personnes qui les aident de leur mieux. A l’opposé, ils croisent des gens qui ne lèvent même pas les yeux sur eux, refusent de leur parler même pour répondre à un « bonjour » souriant.

Être migrant n’est pas être un animal. Nous sommes des êtres humains. Nous avons des sentiments, nous avons mal quand nous sommes blessés. Nous avons des familles. Nous savons comment traiter les autres : nous savons respecter, et souhaitons être respectés aussi.

Des migrants s'installent

Ce n’est ni une question de religion, ni de pays, ni de culture. C’est une question d’humanité. Le monde est comme une jungle. On y rencontre toute sorte d’animaux. On y trouve des gens bons et mauvais, d’où qu’ils viennent. Leur religion ou leur pays d’origine ne change rien. Si un citoyen français m’insulte, je ne penserai jamais que tous les Français sont insultants. Pensez-y : pour un "mauvais migrant", ne condamnez pas tous les autres ».

Lettre d’un migrant afghan
Texte transmis par G. Helleux, SCR.

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