Mercredi des cendres

Mercredi des cendres, vous connaissez ? Sans doute ! Mais savons-nous d’où vient ce rite ? Quand l’Eglise l’a-t-elle associé au début du Carême ?

Mercredi des cendres ? Vous connaissez ? Sans doute ! Mais savons-nous d’où vient ce rite ? Quand l’Eglise l’a-t-elle associé au début du Carême ?

En ce qui me concerne, je fais immédiatement le lien avec l’histoire du prophète Jonas, envoyé à Ninive annoncer un châtiment de la part du Seigneur - rien moins que la destruction de la ville. Mais voilà qu’à la nouvelle de ce qui les attend les Ninivites se convertissent et le roi lui-même « se leva de son trône, retira son manteau, se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre… » si bien que Dieu revint sur sa sentence et la ville fut épargnée. Ce texte est d’ailleurs proposé, chaque année, juste huit jours après le mercredi des cendres !

Ceci nous indique déjà que la cendre (les cendres) est liée à une attitude de pénitence, de conversion. Le mot revient plusieurs fois dans l’Ancien testament associé à l’idée de repentir ou même de conscience de sa petitesse, tel avec Abraham qui se reproche sa hardiesse lorsqu’il intercède auprès de Dieu, en faveur de Sodome (Gn 18, 27) : "Moi qui suis poussière et cendre ».

  • Le rite des cendres fut d’abord adopté par l’Eglise sans lien avec le Carême : vers l’an 300, il était pratiqué localement pour le rite de renvoi, hors de la communauté, des pécheurs publics, c’est-à-dire ceux qui s’étaient rendus coupables de fautes ou de scandales graves.
  • Aux environs du VIIe Siècle, ce rite est déplacé vers le mercredi des cendres, mais toujours pour les pécheurs coupables de fautes graves et manifestes. Les pénitents vivaient en marge du reste de la communauté chrétienne et même de leur famille pendant les quarante jours du Carême (d’où l’expression de « mise en quarantaine »).
  • Au Moyen Âge, la dimension personnelle du péché prend le pas sur l’aspect public de la faute, et on n’a pas de mal à comprendre que, dès lors, le rite fut étendu à tous les adultes : on venait en procession se faire imposer les cendres avec la formule consacrée : « Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».
  • Après Vatican II, une autre formule a vu le jour qui met plus en valeur l’aspect positif du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15).

Mais, concrètement, ces cendres, d’où surgissent-elles ? Les cendres proviennent des rameaux bénis de l’année précédente, brûlés pour l’occasion. Ce rite peut s’enrichir d’un sens nouveau : les rameaux pour devenir cendres passent par le feu qui est symbole de purification. Recevoir les cendres, c’est prendre conscience que le feu de l’amour de Dieu consume nos péchés.

De plus, le mercredi des cendres se situe en référence à la fête des fêtes, Pâques - qui célèbre le passage de la mort à la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ - et sa date varie entre le 4 Février et le 10 mars. Cette année c’est le 5 mars.

En célébrant le Mercredi des Cendres, les chrétiens manifestent leur foi en Dieu qui les réconcilie en Christ, leur espérance. Le jour des Cendres n’est que le point de départ de notre route vers Pâques, Fête de la résurrection, vers laquelle nous levons déjà les yeux. Il est aussi annonce de notre propre Pâque.
Ce rite nous rappelle certes que nous sommes poussière, mais “poussière promise à la Résurrection”.

Sr Gabrielle H., SCR, Liffré

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