Origines de la Fête-Dieu

Cette Fête, autrefois appelée « Fête-Dieu » est relativement récente – comparée aux deux mille ans du christianisme – puisqu’elle remonte seulement au XIIIe siècle.

Beaucoup se souviennent, sans doute, des célèbres processions de la Fête-Dieu, à travers les rues magnifiquement fleuries avec des stations à des « reposoirs » non moins bien fleuris. Mais savez-vous que cette Fête est relativement récente puisqu’elle remonte au XIIIe siècle. Avant, il n’y avait ni office ni exposition du Saint Sacrement. On conservait seulement la Sainte Réserve pour les mourants et les malades.

Nous devons l’origine de cette « Fête-Dieu », aujourd’hui appelée « Fête du Corps du Christ » à une religieuse belge - sœur Julienne du Mont Cornillon - à la suite d’une révélation dont elle fut gratifiée, où elle perçut qu’il manquait une fête à l’Eglise : celle de la Fête du Saint Sacrement destinée à réveiller la foi des croyants. Elle fut secondée dans ses démarches par Eve de Liège. Elles rencontrèrent des difficultés pour faire établir cette fête. Celle-ci fut célébrée d’abord dans le diocèse de Liège à partir de 1246 et instituée officiellement le 8 septembre 1264 par le pape Urbain IV.

Congrès Eucharistique à Québec, 2008

On peut se demander pourquoi les choses sont allées aussi rapidement vers l’établissement de cette Fête à toute l’Eglise. Il faut alors savoir que le pape Urbain IV était l’ancien confesseur de sainte Julienne. Il institua alors à sa demande la Fête du Corpus Domini par la bulle « Transiturus de hoc mundo » le 8 septembre 1264. Il la fixa au jeudi après l’octave de la Pentecôte et confia la rédaction des textes liturgiques à saint Thomas d’Aquin. Qui ne se souvient du Lauda Sion et du Pange Lingua ?

La Fête-Dieu ne fut reçue dans toutes les églises latines qu’au temps de Clément V, à l’époque du Concile de Vienne (1311 - 1312) où il renouvela la constitution d’Urbain IV. C’est également au XIVe siècle que se développèrent les processions à travers les rues pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons des villes et des villages.

Cette fête d’abord célébrée le jeudi suivant la Fête de la sainte Trinité, fut progressivement reportée au dimanche afin de favoriser une plus grande participation des fidèles. En France, depuis le Concordat de 1801, la Fête-Dieu est solennisée le dimanche suivant et non le jeudi.

Congrès Eucharistique à Québec, 2008

On peut ou non regretter la quasi disparition de ces processions à travers les rues qui, il faut le reconnaître, pouvaient avoir un caractère ostentatoire. Mais nous continuons toujours, plus sobrement, à adorer le Très Saint-Sacrement. Nous témoignons que nous reconnaissons, sous l’humble apparence du pain et du vin, le Verbe de Dieu fait Homme qui nous a promis d’être avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20).

Cette adoration s’enracine dans la célébration de la messe et en est le prolongement.

Gabrielle Helleux, SCR

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