Pourquoi donner ? Pourquoi aider les autres ?

Pourquoi donner ? Pourquoi aider les autres ? Telle était la question posée l’autre jour dans le quotidien LA CROIX… Et l’article de se demander « Au fait, qui aides-tu quand tu aides les autres ? »

Telle était la question posée l’autre jour dans le quotidien LA CROIX… Et l’article de se demander « Au fait, qui aides-tu quand tu aides les autres ? »

Cette page nous a poussées à réfléchir. Qu’est-ce qui m’anime lorsque j’accompagne quelqu’un à la messe ou faire des démarches, lorsque je jette un écu dans l’escarcelle de celui qui fait la manche ou que je visite une personne seule ? La réponse n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air !

  • Je peux dire que lorsque je donne c’est pour faire plaisir, pour aider à s’en sortir, parfois pour ne pas culpabiliser (je suis religieuse ayant fait vœu de pauvreté)…
  • En tant que chrétienne, je peux me sentir poussée à mettre en pratique le commandement de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres ».
  • L’exemple de Anne Boivent, notre fondatrice, me stimule aussi, elle qui ouvrait largement sa porte aux pauvres du coin venant quêter leur nourriture…

Mais si on creuse un peu plus, il n’est pas rare de percevoir que l’acte de donner n’est pas toujours aussi gratuit que cela ! En faisant plaisir à l’autre, est-ce qu’on ne se fait pas plaisir aussi à soi ? Etre bénévole par exemple peut être gratifiant aux yeux de la société, de l’Eglise, de sa communauté, de celui à qui on rend service. N’est-ce pas un moyen d’exister, d’être « reconnu » ?

Comment alors sortir de soi, être tout à l’autre, aux autres ?

  • Peut-être d’abord croire que eux aussi ont quelque chose à donner. Et qu’ils savent être solidaires. Lorsque le P. Joseph Wresinski arrive à Noisy pour faire visiter le camp à Mme Geneviève de Gaulle, il se rend dans l’igloo de la famille la plus pauvre. Et le P. Joseph demande un café, alors qu’il sait qu’il n’y en a pas… C’est alors que la solidarité joue : les enfants vont vite chez les voisins et reviennent qui avec du café, qui avec du sucre etc.
  • Egalement essayer d’aller vraiment à la rencontre de l’autre différent de moi par sa culture, sa façon de penser, de vivre… Un jour, je l’ai appris à mes dépens. Une famille de gitans sédentarisés m’avait suppliée d’accepter leurs enfants dans ma classe. Ce que je fis ; et tous les jours je leur donnais une gamelle remplie par la cuisinière. Au bout de quelque temps, un des enfants me dit : « Garde tes restes pour toi, on ne mange pas cela avec les parents, on trouve tout ce qu’il nous faut dans les bois et les champs ».
  • Avoir sans cesse à l’esprit que ce qu’on donne, on l’a reçu de Dieu, de nos parents, de la chance : talents, richesses diverses, savoir-faire… Non pour nous, mais pour les faire fructifier (cf la Parabole des Talents, Matthieu, 25, 14-30) et les mettre au service des autres, modestement, humblement.

En ce mois de Noël, peut-être y a-t-il une grâce à demander : celle de savoir donner « à la manière de Jésus ».

Sr M. Françoise C. et Sr Hélène R., SCR, Rennes

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