Quand je serai grande, je serai soeur

Depuis que je suis au service des personnes hospitalisées ou de celles qui sont accueillies dans les deux EPAHD au sein de l’hôpital de Fougères, j’ai acquis une expérience des plus enrichissante.

« Depuis que je suis au service des personnes hospitalisées ou de celles qui sont accueillies dans les deux EPAHD qui se situent au sein de l’hôpital de Fougères, témoigne le Père Philibert, j’ai acquis une expérience des plus enrichissante. Chaque fois que je suis sollicité pour venir à l’hôpital, soit pour rendre visite à un malade soit pour administrer le sacrement des malades, je fais ce constat qui devient pour moi comme quelque chose de naturel : je reviens toujours enrichi et cela m’incite à accueillir les imprévus de Dieu dans nos vies.

C’est ainsi qu’un après-midi, alors que j’étais sollicité pour l’onction à un malade, j’ai rencontré deux religieuses dans un couloir de l’hôpital. Elles m’ont annoncé qu’une de leurs religieuses de 97 ans était hospitalisée. Avec le numéro de la chambre indiqué, j’ai promis de passer dès que possible. C’est ainsi qu’en compagnie de Sylvie, une paroissienne, j’entrais dans la chambre où était assise, dans un fauteuil à côté du lit, Sr Marie-Louise ne présentant aucun signe visible d’une personne souffrante et pourtant à la veille d’une intervention chirurgicale délicate.

Père Philibert en visite à l’EPHAD de Fougères

Je me trouvais en face d’une personne qui, bien qu’avancée en âge, avait une parfaite lucidité. Par exemple quand elle me relatait ce que j’appelle ici les premiers signes de sa vocation religieuse. À l’âge de 6 ans, d’après elle, en voyant la photo d’une religieuse dans leur maison, elle se disait qu’un jour, elle allait être comme elle. Ou encore elle se souvenait que dans sa famille, il y avait un prêtre et 5 religieuses. Comme ses frères et sœurs et bien des enfants, à l’époque, elle vécut une enfance peu reluisante : son papa qui allait partir tôt, victime de ses blessures de la guerre ; la maman qui, toute seule, allait continuer sur une petite exploitation agricole, surtout grâce à sa grande foi. Elle se rappelle encore que sa maman chantait des cantiques pendant la traite des vaches. Devenue religieuse chez les sœurs de Rillé, la mission que lui avait confiée la Mère Générale était auprès des personnes ayant des troubles de l’audition et de la parole.

Marie Louise avec sa communauté en 1975

Ce que je retiens de ma rencontre avec la sœur Marie-Louise :

  • une mémoire d’éléphant avec son “jeune âge” (bientôt 98 ans).
  • sa sérénité
  • son humour
  • sa foi

Dans tous les cas, je rends grâce au Seigneur comme je le dis à chacune de mes rencontres. Et comme pour couronner le tout, lors de ma dernière conversation avec Sr Marie-Louise au téléphone, elle me dit en faisant allusion à son intervention chirurgicale : “Le scotch du médecin est plus solide que le mien” ».

Père Philibert, Fougères Transmis à Sr Gabrielle H., SCR

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