S’ils avaient su…

S’ils avaient su qu’elle portait l’enfant-Dieu, la femme sur le point d’accoucher, sûr qu’ils auraient ouvert la porte, allumé un grand feu, alerté la sage-femme…

S’ils avaient su qu’elle portait l’enfant-Dieu
La femme sur le point d’accoucher,
Sûr qu’ils auraient ouvert la porte, allumé un grand feu,
Alerté la sage-femme, ressorti la layette.

S’il avait su qu’il était le Fils de Dieu,
L’enfant de Bethléem,
Il aurait tremblé de tous ses membres
Et se serait incliné devant lui, le vieil Hérode !

S’ils avaient su qu’il était le Messie,
Ils l’auraient adopté, éduqué pour devenir grand-prêtre,
Les sages et les savants de la cité de David.
Mais ils ne pouvaient voir dans les cris d’un bébé
Né par hasard de famille modeste
La grandeur de leur Dieu.

Si l’on savait qu’ils sont à l’image de Dieu,
Les enfants affamés,
Ceux que l’on fait travailler,
Ceux qu’on laisse à la rue,
Ceux que l’on prostitue,
Ceux qu’on écarte des écoles,
Ceux qu’on empêche de vivre,
Ceux qu’on ampute d’un organe,
Ceux que l’on déchire entre père et mère,
Ceux que l’on gave d’argent à la place d’amour,
Ceux qu’on n’ose pas contrarier dans les moindres caprices,
Sûr qu’on les aimerait et qu’on serait heureux
De les voir grandir en âge et en sagesse,
Hommes parmi les hommes.
Comme le Fils de Dieu
Depuis qu’il s’est fait homme.

Michel FOURNIER

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