Témoignage de David : Seigneur, je crois !

David, à peine 30 ans, habite Fada, au Burkina Faso, avec sa femme Rosalie et leurs deux fillettes : Marie-Bénédicte et Anne-Isabelle. David et Rosalie ne sont jamais allés à l’école primaire, mais ont fait l’alphabétisation dans leur langue et ils se « débrouillent » en français. Rosalie est devenue « alphabétiseuse » et David travaille dur : il fait le transport de sable, gravier, terre, briques etc…, avec ses deux ânes et ses deux charrettes. Le plus beau de leur vie est qu’ils prient chaque jour ensemble, décident ensemble, et mettent tout en commun, même le moindre sou gagné par l’un ou l’autre. Tous les deux s’entraident aussi pour venir faire l’entretien du terrain et du champ du Postulat. Un jour, David m’a partagé un fait vécu en octobre 2008 qui traduit toute sa foi. Il accepte de vous le partager à vous aussi. J’écris simplement ce qu’il a exprimé dans son français à lui :

Un soir, je rentrais à la maison vers 22 h. En arrivant, j’entends tout le monde crier. Qu’est ce qui se passe ?

- Viens vite, ta fille Anne-Isabelle (2 ans) est morte. Elle ne respire plus depuis un bon moment. Viens vite voir.

Je dis à Rosalie d’aller vite dans la case chercher mon livre de prière. Quand je commence à prier, ma « vieille » (terme de respect pour nommer une mère, une grand’mère, une tante etc, dans cette circonstance il s’agit de la femme de mon père) me dit : Il faut vite aller à l’hôpital ! Et toi, tu traînes avec du n’importe quoi !

Je lui réponds : Dieu est plus que le docteur, et je me mets à prier. « Jésus, toi qui as pu guérir l’épileptique (Mc 9/14-27), tu peux aussi guérir mon enfant. Jésus, tu as ressuscité la fille de Jaïre. Tout le monde criait et la croyait morte, tu lui as redonné la vie. (Mc 5/25-42) Aussi, je crois que tu peux faire quelque chose pour ma fille Anne-Isabelle. Si tu as ressuscité la mort, tu peux guérir ma fille. Dieu notre Père, tu as envoyé ton Fils unique pour nous sauver et Il est passé par la croix. Il est tombé avec sa croix, mais Il s’est relevé pour nous dire que, nous aussi, nous pouvons nous relever avec notre croix ».

Le temps de prière fut court, mais aussitôt la fin de la prière, la petite a éternué et le coma l’a quittée. Maintenant, emmenons vite l’enfant à l’hôpital pour que le docteur la soigne, « Mais, Seigneur, je crois que tu peux la guérir ». Rosalie prend la petite au corps bouillant, l’enveloppe d’une serviette mouillée, la met au dos et nous partons tous vite à l’hôpital. Aux urgences, ma « vieille » prend l’enfant et force les portes pour qu’on s’occupe immédiatement d’Anne-Isabelle. L’infirmier nous renvoie sèchement dehors, mais voyant notre angoisse, il nous rappelle 2 mn plus tard. Surprise !!! Le corps de la malade est redevenu normal. Plus de fièvre ! Et l’infirmier de nous gronder : pourquoi tant de précipitation ? Deux jours après, Anne-Isabelle avait retrouvé la pleine forme et gambadait dans la cour.

Mais ce n’est pas fini. Jusque là, Anne-Isabelle ne parlait pas du tout. Ce n’est qu’après sa maladie qu’elle a commencé à s’exprimer et sa première parole, quand je lui ai demandé en lui montrant la croix qu’elle portait au cou, « C’est qui ? » « C’est Jésus » répond-t-elle. « Et Jésus, qu’est-ce qu’Il a fait pour toi ? » - "Il m’a sauvée ».

Merveilleuse parole d’enfant !

Ceci a beaucoup surpris la « vieille » (elle n’est pas chrétienne). Et maintenant Anne-Isabelle veut toujours aller à la prière et à la messe.

Témoignage recueilli par Sr Geneviève J., Fada, Burkina Faso

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