Terres de Jim : « La question du sens m’a rattrapé » (2/3)

Voici la suite du témoignage de Xavier BONVOISIN, lors de « Terres de Jim » - fête européenne des jeunes agriculteurs - les 7, 8 et 9 Septembre à Javené, près de Fougères

Voici la suite du témoignage de Xavier BONVOISIN lors de “Terres de Jim”, les 7, 8 et 9 Septembre 2018 à Javené, près de Fougères.

La 2e expression que je voulais vous partager, c’est prendre soin :

  • Prendre soin de soi, c’est dans l’air du temps. On est inondé de propositions : sophrologie, yoga, coaching etc… et c’est très bien.
Posture de yoga

Mais, ça peut aussi être quelque chose de très dangereux car un idéal d’accomplissement de soi peut n’être que de l’égocentrisme. Quel projet de vie j’ai en prenant soin de moi ? Si je n’ai pas de projet de vie, ça devient quelque chose de très enfermant ! Ceci dit, avec “Solidarité Paysans”, un des critères de l’amélioration de la vie des personnes qu’on accompagne, c’est quand elles commencent à prendre soin d’elles-mêmes. C’est vraiment important quand il y a cette prise de conscience. Prendre soin, c’est un critère d’évaluation de la question qu’on se pose !

  • Prendre soin de la relation à l’autre : « Nous sommes les liens que nous tissons » (A. Jacquard). Cela nous dit bien l’importance de la relation à l’autre. C’est une phrase qui a profondément marqué mon parcours : on incarne, en quelque sorte par notre lien à l’autre ce que nous sommes nous-mêmes. Avec “Solidarité Paysans”, le rapport aux plus fragiles est un critère d’évaluation de la qualité de notre rapport à l’autre. Le livre de Fred POCHÉ, pose bien cette question : “A-t-on encore le droit d’être fragile, aujourd’hui ?”. C’est ce que je vis au quotidien à “Solidarité Paysans” : ce rapport aux plus fragiles est une porte d’entrée qui permet d’humaniser notre vie. Ce n’est pas une prise en charge : les plus fragiles ne sont pas une charge pour la société. On a à prendre en compte leur vie pour qu’ils vivent debout.
Livre de Fred Poché

Dans notre accompagnement à “Solidarité Paysans”, on essaie de répondre à cette phrase de Nelson Mandela « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi ». C’est-à-dire qu’on décide avec les plus fragiles. Quand on les prend en charge, on les porte sur notre dos et on les oblige à avancer ; quand on les prend en compte, on se met à côté d’eux et on essaie de faire en sorte qu’ils avancent à leur rythme. Quand on est chrétien, cela fait partie de notre mission ! Nous veillons à ce que cela soit toujours l’agriculteur qui décide de son avenir.

  • Prendre soin de la terre, de la nature. La découverte des limites de la terre, telle qu’elle est aujourd’hui, nous permet de changer complètement notre regard. Aujourd’hui, on ne parle plus de dominer la nature, mais de vivre en harmonie avec elle ; et ça change complètement. C’est vraiment une mutation importante. Il faut s’encourager les uns des autres à s’améliorer dans ce domaine-là. Comme l’a dit ici Mgr d’Ornellas, l’objectif est une économie authentiquement soucieuse de la planète ! Il y a encore, ainsi que le montrait tout à l’heure le diaporama, beaucoup de progrès à faire de ce côté-là.

Recueilli par Sr G. Helleux, SCR

Voir :

Animations sur le terrain de « Terres de Jim » Fête de « Terre de Jim »
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