Tout ce que je sais dire, c’est MERCI

Moshe, rescapé des camps de la mort où il a laissé son fils laissé pour mort, a recueilli le jeune Bobby dans les quartiers de Bronx, soigne ses blessures, l’apprivoise et le remet sur pied.

En ces jours préparatoires à Pâques, je vous partage cette Prière de Merci de Moshe, rescapé des camps de la mort, où il a laissé son fils. Il a recueilli le jeune Bobby, laissé pour mort dans les quartiers du Bronx, soigne ses blessures, l’apprivoise et le remet sur pied.

Moshe le laisse reprendre force et même échafauder son plan de vengeance, mais lui parle de pardon, et comment la haine qui, psychologiquement fait tenir, finit toujours par tuer ceux qui s’y laissent aller.
Après avoir les nuits précédentes repéré ses victimes, la nuit où tout doit s’accomplir Bobby rentre plus tard, en larmes et raconte qu’il n’a pas assouvi son désir jusqu’au bout : le dernier geste, celui qui devait tuer, il l’a gardé pour lui. Il a fait grâce à ceux qui ont brisé son existence. Il finit par s’endormir. La haine n’a pas eu le dernier mot…

MERCI !

Moshe alla dans la cuisine, remplit un bol de glace et s’assit à table. Il regarda une larme tomber dans son bol et briller comme une perle avant de disparaître. Puis une deuxième… Il sourit, puis rigola en pensant qu’il allait se nourrir de ses propres larmes. « Oh, ça sera pas les premières que j’avalerai, va, mais c’est sûrement la 1re fois que ça me fait rire. Pour une bonne nouvelle ou un moment de bonheur, on rit et on pleure, mais quand la mort se change en vie… là, y a plus de mots, y a que des larmes. Ah si, il y a un mot : merci. Oui, merci, merci. Oh, et plein de mots qui se bousculent, mais… tout ce que je sais dire c’est Merci… et je T’aime.

Sans Toi, je suis rien qu’un petit vieux insignifiant, impuissant, mais avec Toi, je suis fort… Avec Toi, j’ai si souvent douté, juré, douté, crié dans le noir, je T’ai si souvent supplié de me donner la force et Tu me l’as donnée… Je suis comme la vie, fragile et fort ! Mais je sais que pour renaître il faut d’abord mourir et c’est Toi le patron, ici, c’est Toi qui dois vivre, alors il faut bien que je meure chaque fois un peu plus pour Te donner naissance… à Toi !

Christ ressuscité nous tire de la mort. Icône.

Sûr, c’est moi qui choisis de pardonner, d’aimer, mais pour moi, c’est un mot… Mais là où tu m’emmènes y a pas de mots, pas de limites, seulement la douce conscience de ta présence et de tout ce qui rend la vie possible, et ça chante partout en moi… Et il faut qu’on soit tous là pour que la chorale soit complète, moi, Bobby, Klaus (mon fils mort), tous… Et le plus incroyable, c’est que je l’entends cette chanson, en moi, autour de moi, partout… je deviens Ta chanson, Ô Amour, oui, je sais qu’un jour, je ne l’entendrai plus… je SERAI la chanson ».

Extrait du roman “Le Saule” de Hubert SELBY, repris par Martin STEFFENS dans “Rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger”

Transmis par G. Helleux, SCR.

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