Vendredi-Saint : une mort qui donne Vie

En contemplant la Passion et la mort de Jésus, comment ne pas être bouleversé par un tel sacrifice ? L’exemple de Jésus nous met en marche pour aimer comme Lui. Voici quelques bribes de ma propre méditation.

Dans cet ultime don de soi, Dieu nous montre que l’amour a un prix. Par amour, il a accepté - en Jésus - de prendre chair de notre chair. Et le prix de cet amour sera sa Passion, sa mort sur la croix.

Est-ce à dire que l’amour que nous donnons nous détruit au profit de l’autre ? Parler ainsi nous conduit à donner raison à ceux qui nient la nécessité de se sacrifier pour l’autre. Allons plus loin : le Christ n’a pas « péri » dans la souffrance. Le vrai sacrifice de l’amour porte toujours du fruit, d’abondants fruits qui finissent par nous faire oublier la souffrance endurée. La Résurrection de Jésus sera pour nous un signe visible. C’est d’ailleurs sur elle qu’est basée la foi chrétienne et non sur la Passion.

Il nous arrive de souffrir beaucoup de l’amour que nous donnons, il nous arrive de ne plus croire en l’amour, il arrive que des hommes et des femmes, après avoir tout donné, se retrouvent complètement abandonnés, même par ceux pour qui ils ont tout sacrifié. Le Christ à travers sa Passion nous plonge dans l’ultime sens de l’amour : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même » ; « Vous serez affligés, mais votre affliction se changera en joie ! ».

Le Christ ne nous demande pas forcément de mourir pour Lui ni pour notre prochain. Il attend de nous de simples gestes d’amour au quotidien qui - à sa suite - nous plongent dans le Mystère Pascal (mort / vie) renouvelé ainsi sans cesse, à travers le monde, grâce à notre témoignage. Disons au Christ qu’il peut compter sur nous. Il a besoin des disciples dynamiques, de missionnaires de son inlassable amour, de semeurs d’espérance.

Nous sommes invités à garder confiance en Dieu, comme Jésus, dans nos dures épreuves quotidiennes, à ne pas nous lasser de donner. Puissions-nous - même dans nos déserts spirituels - savoir reconnaitre la présence agissante de Dieu, lui qui ne se lasse jamais de nous aimer, de marcher à notre pas.

Sr Rolande Kabré, SCR, Ouagadougou

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