Devenue Soeur du Christ Rédempteur…

Une vocation vient de Dieu et se greffe souvent sur un désir humain. Pour se réaliser elle emprunte des chemins tels que : une question posée, un exemple, et toujours la prière.

Une vocation vient de Dieu et se greffe souvent sur un désir humain. Pour se réaliser elle emprunte des chemins tels que : une question posée, un exemple, et toujours la prière.

En Octobre 1935, je suis arrivée, septième enfant dans une famille d’ouvrier qui en comptera dix. A ce jour, mon frère aîné était élève pour la deuxième année au Petit Séminaire de Chateaugiron. Chaque soir nous faisions, groupés près de nos parents, la prière debout devant le Crucifix posé sur la cheminée. Est-ce là que le Seigneur me préparait à devenir religieuse ? Je sais seulement que maman désirait qu’une de ses filles devienne religieuse. Dans les générations précédentes, dans chaque famille de mes parents, il y avait eu des religieuses.

Ecole Sainte- Anne d'Argentré du Plessis

Au cours de ma scolarité primaire à l’école Sainte Anne de ma commune, tenue par des Sœurs de la Providence de Ruillé sur Loir, la maîtresse de CM 2 me posa un soir du dernier trimestre cette simple question : « Que feras-tu plus tard Madeleine ? ». Spontanément j’ai répondu : « Je désire être institutrice » (à la maison, le jeudi, je refaisais la journée de classe aux chaises utilisées comme élèves)…

Déjà, une dame exerçait cette profession dans l’école de mon village. Sœur Thérèse ajouta : « Institutrice comme Madame Q… ? » - « Non, répondis-je, comme vous  ». Et je regagnais la maison après la sortie de la classe. Je parlais de temps en temps à maman que je voulais faire l’école. Quelques semaines passèrent, puis il fallut réfléchir comment arriver à réaliser ce désir ; j’allais avoir 13 ans et il était temps de s’inscrire en sixième. Serait-ce au Juvénat des sœurs de Ruillé sur Loir dans la Sarthe ou ailleurs ? Mes parents et mon frère prêtre attendaient mon choix. A Rillé-Fougères, la tante religieuse - sœur de papa - était décédée, l’autre tante très âgée que je connaissais vivait en Hollande, mais une cousine religieuse nous visitait à ses vacances familiales.

Clocher et cloître de la Maison-Mère de Rillé

Mon choix fut de rejoindre le Juvénat des Sœurs du Christ Rédempteur à Rillé - Fougères pour devenir une institutrice. Je ne connaissais rien du charisme de cette Congrégation appelée alors : « Sœurs Adoratrices de la Justice de Dieu ». Mais depuis longtemps un appel particulier habitait mon cœur : « Servir pour Sauver » , et aujourd’hui encore, c’est mon « leitmotiv ». Les cinq années d’études me permirent d’approfondir ce désir, et ayant acquis le Brevet, je pourrais donc être institutrice… Comment ? Après avoir prié, réfléchi et obtenu le « oui » de mes parents, je suis entrée au Noviciat à Rillé. Ensuite, après ma Profession Religieuse, je suis devenue institutrice.

"Adorer la Justice de Dieu, contempler Dieu dans l’œuvre de sa Justice", en référence à la Règle de Vie, est ce qui m’anime aujourd’hui et ainsi je réalise mon désir d’enfant : « Servir pour sauver ».

Sœur Madeleine T., SCR, Fougères

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