Diaconia 2013 à Lourdes

« A ce rassemblement à Lourdes, j’ai vu une foule immense ». Sr Marie a été sollicitée au sein d’une équipe du Secours Catholique pour accompagner 2 personnes pour qui c’était le 1er voyage à Lourdes.

« Que de monde ! Je n’ai jamais vu autant de monde ! » s’exclame Marianne, dans sa spontanéité. « A ce rassemblement Diaconia à Lourdes du 8 au 11 mai 2013, j’ai vu une foule immense : 12 000 ! »

L’équipe du Secours Catholique de Fougères m’a désignée pour emmener à Lourdes deux personnes que nous accompagnons depuis un an et demi. Paolo : jeune angolais atteint dans son physique, mais surtout dans son affectif, car il est albinos et Marianne, femme congolaise qui élève seule ses 5 enfants. Tous les 2 ont dû fuir et sont demandeurs d’asile. Ils n’étaient pas préparés à ce rassemblement et c’était, comme pour beaucoup d’autres, leur premier voyage à Lourdes.
J’ai été heureuse de les sentir très vite à l’aise, capables de se mêler aux autres en entrant dans l’ambiance de fête et de fraternité du rassemblement.

Lourdes : dans la Basilique St Pie X, une foule immense de plus de 12 000 participants !

Le jeudi matin, c’était impressionnant de voir tous ces groupes plus ou moins importants se diriger vers la basilique St Pie X, fanions en tête. Il pleuvait, mais la joie était au rendez-vous. Des personnes de toutes conditions : jeunes et moins jeunes, bien portantes et handicapées, « aidantes » et aidées : un même peuple !
L’animateur a tôt fait de réchauffer la salle avec les chants de circonstance pris et repris comme une prière :

Debout ! Nous voulons vivre debout
Avec tous ceux qui ne peuvent plus marcher.
Vivants ! Nous voulons rester vivants
Avec tous ceux qui n’ont rien à espérer.

Les témoignages ont donné le ton à ce rassemblement. Quand ils sont considérés comme des personnes à part entière, “les pauvres” peuvent être acteurs de leur relèvement. C’est là tout l’enjeu et toute la force de nos actions près d’eux et avec eux. Merveilles et fragilités, c’est ce que nous sentons quotidiennement en nous-mêmes et dans nos diverses associations.

Quel regard je pose sur la personne fragilisée ? Est ce que je crois en elle au-delà de ses apparences ? Suis-je assez patient pour lui donner la parole et lui montrer que je l’écoute avec respect et attention, qu’elle compte pour moi, que j’ai besoin d’elle ?

Lourdes : Esplanade des Sanctuaires

Nous avons eu des intervenants qui nous ont délivré des messages forts. Le journal La Croix en a longuement parlé. Ce sont des témoins pour le monde et l’Eglise d’aujourd’hui… Mais également des témoignages de personnes qui ont pu se remettre debout. Elles nous ont partagé leurs combats et leur Foi. Personnellement, j’ai été touchée en regardant le D.V. D. qui nous montrait un partage d’Evangile dans une aumônerie de prison. Les prisonniers cherchaient comment se faire serviteurs des autres. C’était très émouvant ! Dans ce milieu de violence, il existe aussi des gestes forts d’humanité.
J’ai aimé aussi la prière universelle du jeudi. Les intentions étaient des cris vers Dieu pour un monde plus fraternel et plus solidaire, pour une Eglise attentive à ceux qui sont fragilisés, à ceux qui restent sur le bord de la route.

En dehors des assemblées, une quarantaine de forums nous étaient proposés : conférences, théâtre, danses, mimes, chorégraphies, chants, différentes formes d’expression… prouvant que la misère n’est pas une fatalité et que des graines de fraternité peuvent germer là où on y pense le moins. De nombreuses initiatives humbles, discrètes existent dans les immeubles, les quartiers, les foyers, les hôpitaux et ailleurs. Il en faudrait des centaines de milliers, car en se rassemblant il est possible de relever des défis… Soyons inventifs, tissons la fraternité tout près de nous.

Bernadette s’est sentie regardée par la Vierge comme une personne.

Lourdes : Bernadette Soubirous

Donne-moi ton regard, ô Seigneur,
Apprends-moi à te voir.
Montre-toi dans le frère, ô Seigneur,
Donne-moi ton regard.

Sr M. D., SCR, Fougères

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