Guérison de l’aveugle Bartimée

Dimanche 24 Octobre, la liturgie nous invite à contempler la guérison de l’aveugle Bartimée. Jésus s’arrête pour un homme qui, seul et sans prévenir, stoppe sa marche hâtive vers la Ville Sainte.

Ce dimanche 24 Octobre, la liturgie nous invite à contempler la guérison de l’aveugle Bartimée : cf Marc 10, 46b-52). Regardons bien ce texte : Jésus s’arrête pour un homme qui, seul et sans prévenir, stoppe sa marche hâtive vers la Ville Sainte.

ARRÊT INSOLITE

Ce gêneur - qui plus est - est un aveugle, officiellement rejeté à l’époque par la société civile et religieuse. L’infirmité physique, le handicap étaient en effet considérés comme la conséquence du péché. Les disciples eux-mêmes avaient demandé à Jésus au sujet d’un aveugle de naissance : « Qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9, 2). Considéré comme pécheur, Bartimée est donc “légalement” écarté par la foule ; et Jésus, cependant, s’arrête pour lui.

ARRÊT SURPRENANT

Guérison de l'aveugle Bartimée. Berna, Evangile et Peinture

Jésus s’arrête pour un homme qui crie à tue-tête qu’Il est le Messie. Jusque-là, Jésus avait sévèrement imposé aux personnes guéries, aux démons et à ses disciples une consigne de silence sur sa véritable identité. Sans le savoir peut-être, mais réellement, Bartimée transgresse la consigne. Les disciples n’ont pas dû être les derniers à vouloir le faire taire, surpris de ne pas voir Jésus imposer le même silence à cet homme.

RENCONTRE AVEC LE SALUT

Jésus perçoit la foi de Bartimée à travers ce qu’il dit et fait : des mots et des gestes simples, mais révélateurs d’un cœur impatient : Bartimée reconnaît d’abord Jésus de Nazareth comme le Messie, en lui donnant un titre que les Juifs en général et les scribes en particulier (cf. Marc 12, 35) attribuaient au futur Messie : « Fils de David ».

Puis à l’appel de Jésus, Bartimée rejette le manteau qui le couvrait, et second geste, Bartimée bondit sur ses pieds et se met debout. Spontanément, sans voir, sans poser de question, sans demander qu’on le conduise, il traverse la foule et vient vers Jésus, simplement guidé par la direction d’où est venue la voix de Jésus. Et celui-ci lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Alors Bartimée appelle Jésus d’un autre titre, respectueux, celui donné aux docteurs de la loi (« Rabbi »), mais coloré d’une nuance d’affection : « Rabbouni, mon maître ». Jésus est convaincu : ces paroles et ces gestes sont ceux d’un homme qui lui fait confiance. Il conclut : « Va, ta foi… t’a sauvé ! »

SUR LE CHEMIN

Jésus guérit…

Jésus répond d’abord à la confiance de Bartimée : « Ta foi t’a sauvé ». Ce n’est que dans un second temps que Bartimée est guéri de sa cécité. C’est dire que la guérison du corps manifeste le salut de son cœur, lequel est premier. C’est la réponse logique de la part de Jésus, face à l’attitude de Bartimée qui a cru en Lui comme Messie avant de le voir de ses yeux. Jésus répond à la confiance et à la foi de Bartimée tout en exauçant sa demande de guérison. Les deux réalités sont liées, mais la seconde est le signe visible de la première qui est intérieure.

Bartimée devient alors ce qu’il n’était pas encore, disciple de Jésus. Lui qui était « assis le long du chemin », entre à son tour « dans le chemin » qui monte à Jérusalem. Il est avec Jésus et derrière Jésus. Il « suit » Jésus, il est maintenant, à part entière, disciple.

Là est le seul salut de l’homme : suivre Jésus. Bartimée est entré dans la voie du salut.

Sœur Gabrielle H., SCR

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