L’apostolat de la bonté, d’après Charles de Foucauld

Retraite sur la spiritualité de Ch. de Foucauld

Voici quelques notes prises au cours de l’intervention appréciée lors de la retraite sur la spiritualité du Père Charles de Foucauld.

Voici quelques notes que j’ai prises au cours de l’intervention appréciée, lors de la retraite sur la spiritualité du Père Charles de Foucauld (qui remplaçait la retraite normalement prévue : « Ma grâce te suffit »).

Depuis son ordination en 1901, Charles de Foucauld se définit comme un défricheur isolé, un missionnaire isolé. Trois mots sont, pour lui, importants : conversation / amitié / bonté.

  • Sculpture représentant Charles de Foucauld

    Évangéliser, c’est l’inverse du prosélytisme, c’est entrer en relation ! L’évangélisation, c’est le partage avec d’autres en humble condition humaine, pas une volonté de convaincre l’autre. Quand il était au Hoggar, son désir était d’être du pays, Touareg avec les Touaregs, parler leur langue pour être en relation ordinaire avec eux, tout en désirant leur annoncer l’Évangile. Il ne pense pas tout de suite à leur conversion : « II faudrait deux siècles » ! Il fait un travail énorme de linguistique sur leur langue, cela faisait partie de sa mission.

Un des piliers de cette évangélisation, c’est la conversation. « Je n’ai pas appris grand chose dans ma vie, sinon parler, causer familièrement avec tous, notamment avec les plus pauvres » disait-il quelques mois avant sa mort. « Ce n’est que dans un entretien sans témoin, qu’on peut ouvrir un chemin vers l’Évangile ». Le 1er signe de l’amour, c’est de connaître l’autre. J’écoute l’autre comme un autre moi-même et en même temps, je vois le Christ en lui.

  • L’amitié est importante dans la mission. Il souhaitait que chacun de ceux qu’il rencontrait soit pour lui un frère, quel que soit son rang social. Il ne s’agit pas d’imposer, ni de s’imposer à l’autre, mais de se faire accepter. Que l’autre ait conscience de notre total respect. Trois conditions sont nécessaires pour être un ami sûr : Une affection vraie envers autrui qui se cultive par de petits gestes tout simples. Être plein d’attention, sans mièvrerie, ni emphase. La sagesse  : l’usage de la raison, le calme, le recul en face des modes et des emballements. La justice  : trouver la juste distance !

Être pour l’autre un ami sûr, cela s’apprend. Ce peut être un projet pour nous aussi. Écouter les gens devenir eux-mêmes ; ne pas les moraliser. Ces partages construisaient pour Charles un monde commun.

  • Au sein de son ermitage

    Être apôtre avec Jésus sauveur, avec Jésus silencieux de Nazareth. L’évangélisation doit être tendre et discrète. Je suis le serviteur d’un maître bon. Mais il n’’y a rien de mièvre dans la bonté. Après 4 ans à Tamanrasset, Charles de Foucauld eut le projet de fonder une confrérie dont les membres seraient des prêtres, des religieux et des laïcs qui le rejoindraient dans son projet de l’apostolat de la bonté. Il voulait : . De bons prêtres, non pas pour prêcher, mais pour défricher la terre . De bons chrétiens pour prendre contact là où le prêtre ne peut aller . De bonnes religieuses avec ou sans habit Ce ne serait pas un lieu de pouvoir, mais un mouvement spirituel discret, dont le mode de vie est tout de relations.

Comment, pour nous, apporter l’Évangile aujourd’hui ? . par notre manière d’être . si nous consentons à être dans le défrichement . quand nous mettons le baptême à la base de tout . par un travail en profondeur, pas spectaculaire.

« Pas d’autre urgence missionnaire que la bonté ! » (Simon-Pierre Arnold). Jésus a pratiqué l’apostolat de la bonté. Il a passé en faisant le bien. C’est cette bonté qui motive la venue du jeune homme riche, la demande de Jaïre, etc… Rappelons-nous le Bon Samaritain : La loi met des limites, mais la bonté ne connaît pas de limites !

Sœur Gabrielle G. H. SCR

Assekrem, ermitage du Père de Foucauld
Revenir en haut