LES foulards blancs

Les foulards blancs – une version actuelle du Retour du Prodigue. Récit d’une histoire vécue qui a ému toute la Belgique, le 15 Mars 2003.

Les foulards blancs – une version actuelle du « Retour du Prodigue »

Le carême est presque déjà là : temps que la liturgie nous présente comme un temps privilégié pour nous approcher du sacrement du pardon.
Aussi, j’ai plaisir à vous remettre en mémoire cette belle histoire vécue, racontée par Guy Gilbert au mariage du prince Laurent de Belgique et de la princesse Claire Coombs - le 15 Mars 2003 - et qui, alors, a fait le tour de la Belgique et pas seulement de la Belgique.

« C’est une des plus belles histoires vraies que je connaisse. Je la dédie à vous… et à tous ceux qui s’aiment, tous ceux qui ont réussi à tenir le coup dans la fidélité. Et puis je la dédie à ceux qui peut-être dans cette assistance sont séparés, divorcés, remariés. Dans quelle souffrance vivent souvent des gens dans le monde d’aujourd’hui ! Alors à tous et toutes, je vous dédie cette histoire. C’est l’histoire des foulards blancs.

Un adulte de vingt ans avait sali ses parents. Une affaire qui détruit un peu la réputation des parents. Et le père dit à Jean qui avait sali sa famille : “Jean, fout le camp ! Et ne remets plus jamais les pieds à la maison !”. Alors Jean est parti, la mort dans l’âme, mais il est parti.

Et puis quelque temps plus tard, il se dit : « Je suis vraiment une ordure, un salaud ; alors je vais demander pardon à mon père ». Mais il avait tellement peur que son père le jette de la maison, alors il lui écrit et dit : “Papa, vraiment, je vous ai salis, je te demande pardon. Je voudrais tant revenir à la maison. Je t’écris, je ne te mets pas d’adresse. J’ai tellement peur que tu me dises non. Si tu me pardonnes, mets un foulard blanc, je t’en prie. Sur le pommier, devant la maison, tu sais la grande allée des pommiers qui conduit à la maison. Mets un foulard blanc sur le dernier pommier”.

Et puis, quelque temps plus tard, il dit à son frère et ami Marc : "Je t’en supplie Marc, accompagne-moi, voilà ce qu’on va faire. Je te conduis jusqu’à la maison. A cinq cents mètres de la maison, tu prends le volant, je me mets à côté, à la place du passager, je ferme les yeux. Lentement, tu descends l’allée des pommiers. Tu t’arrêtes. S’il y a un foulard blanc, alors, je foncerai à la maison… S’il n’y a pas de foulard, jamais plus je ne reviendrai".

Ainsi dit, ainsi fait. A cinq cents mètres, Jean donne le volant à Marc. Jean s’assied à la place du passager, ferme les yeux et lentement la voiture descend la grande allée des pommiers, jusqu’au dernier pommier devant la maison.
Et Jean, les yeux fermés, dit à Marc : “Je t’en supplie Marc, mon père a-t-il mis le foulard blanc ? Dans le pommier, devant la maison ?”
Et Marc lui dit : “Non, non Jean, il n’y a pas de foulard, dans le pommier devant la maison, mais il y en a des centaines, tout au long de l’allée…”

Frères et sœurs, bien-aimés, partez de cette cérémonie avec des foulards blancs dans votre cœur. Soyez, des êtres de miséricorde. Soyez-le tous, frères et sœurs.
Le monde crève de manque de miséricorde. Catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs, bouddhistes, athées, agnostiques, soyez des êtres de miséricorde ».

Et, si, pour chacun(e) de nous, le temps du carême était celui d’arborer un foulard blanc, dans notre cœur ?

Transmis par Sr Gabrielle H., SCR, Liffré

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