Lecture en parallèle de deux textes :
Act 8, 26-40 : « Sur la route de Jérusalem à Gaza…, un eunuque …retournait chez lui » :
et Lc 24, 13 : « Deux des disciples se rendaient à un village du nom d’Emmaüs à deux heures de marche de Jérusalem » :
Dans les deux textes, les personnages viennent de Jérusalem et rentrent chez eux. Mais, de cœur, ils n’ont pas quitté Jérusalem. L’un est encore dans son pèlerinage, les autres dans leur compagnonnage. Un voyageur inattendu les rejoint là où ils en sont de leur cheminement (au propre et au figuré). Celui-ci prend l’initiative de la rencontre, de l’échange :
« Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? »
« Quels sont ces propos que vous échangez ? »
Ils répondent, acceptent le dialogue …, ne comprennent pas : le premier, ce qu’il lit, les autres, ce qui s’est passé.
Le voyageur prend la parole et, à partir des Écritures, leur annonce la Bonne Nouvelle : Philippe , dans les Actes, Jésus, dans l’évangile de Luc. Cela suscite une demande de leur part : « Qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? ». « Reste avec nous ». Et cela aboutit au baptême pour l’un, à la fraction du pain pour les autres : désormais la rencontre passe-t-elle par les sacrements...
Dans les deux récits, le compagnon de route leur devient invisible : mais, aussi, le rédacteur précise qu’ils ont été touchés au cœur : « L’eunuque poursuivit son chemin dans la joie ». « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous ? » se disent les deux disciples.
Question.
Une fois admise la résurrection, que le Ressuscité devienne tout à coup invisible semble « dans l’ordre des choses », pourrait-on dire.
Mais en ce qui concerne Philippe ? Luc ne nous le présente-t-il pas comme une icône du Christ … jusqu’en sa résurrection ? En effet, dans les Act, 8, 26, l’Ange du Seigneur ordonne : lève-toi (mot présent dans le texte grec). Rien ne nous dit qu’auparavant il était couché, paralysé ou endormi, alors pourquoi ce lève-toi ?
Même verbe que celui dont se servent les deux hommes vêtus de vêtements éblouissants pour annoncer aux femmes la Résurrection (Lc 24, 7). Et c’est l’Ange du Seigneur qui le prononce...
Sr Monique G., SCR, Nanterre