Liffré-Piéla et la petite boite en fer rouillée

En arrivant à Liffré, j’ai été frappée - entre autres - par la vitalité de l’Association humanitaire Liffré/Piéla. Cela m’a donné envie d’en connaître les origines…

En arrivant à Liffré, fin Août 2013, j’ai été frappée par la vitalité de certaines associations parmi lesquelles Liffré/Piéla, dont j’avais certes entendu parler mais sans en soupçonner tout le dynamisme. Cela m’a donné envie d’en connaître les origines. Aussi, j’ai interrogé trois personnes - Francis, Marie-Claire et Louis - qui ont vécu ces moments sans se rendre compte, bien sûr, de l’extension que connaîtrait cet embryon d’aide aux pays en voie de développement.

  • Francis, Claire et Louis, si j’ai bien compris, le point de départ a été un don - pas très élevé d’ailleurs - fait par une personne de la paroisse au curé de l’époque. Pouvez-vous préciser les choses ?

C’était en 1978 - affirme Marie-Claire - nous faisions partie du Conseil Pastoral tous les trois avec d’autres. Et Jean Domagné, notre curé, sollicitait notre avis pour le bon usage d’une somme de l’ordre de 2 à 300 francs, remise par une personne pour les missions, contenue dans une petite boîte en fer rouillée. Nous ne savions pas à qui nous adresser. Nous avons tâtonné et sommes allés consulter d’autres associations des paroisses voisines.
Finalement, nous avons opté pour le Secours Catholique qui nous proposa des micro-réalisations. Nous avons ainsi financé un métier à tisser pour l’Inde. Mais, très vite, nous nous sommes rendu compte qu’il était impossible d’avoir des contacts avec les bénéficiaires afin de créer des échanges entre donateurs et bénéficiaires.

Burkinabés actifs dans le projer Liffré-Piéla

Nous avons alors cherché autre chose. Quelqu’un nous parla alors d’une sœur de la Maison de retraite - Sr Alphonse - qui était rentrée du Burkina (Haute Volta, à l’époque) et qui parlait de ce pays d’Afrique comme d’un pays pauvre où sévissait la famine. Alors, c’est vers la Haute Volta que nous nous sommes tournés, plus spécialement vers Piéla où était une autre sœur de Rillé, Sr Béatrice. Et donc les dons que nous commencions à récolter transitaient, peut-on dire, par Sr Alphonse qui les acheminait vers Piéla. Et pendant environ deux ans, les choses ont été vécues ainsi sans être vraiment structurées.

Puis, les membres du groupe se sont constitués en Association du nom de Liffré/Tiers-Monde et Marie Claire en a été la première présidente.

  • Josette pile le mil avec les amis burkinabés

    En vous entendant, je suis frappée de l’ardeur avec laquelle vous avez pris les choses en main.

De fait, rétorque Louis - l’actuel président, mais présent depuis le tout début - ça a démarré sur des chapeaux de roues et nous nous sommes battus un peu comme des forcenés pour récolter de l’argent. C’est alors qu’en 1982 le voyage en Haute Volta d’un certain nombre de membres de l’Association a été déterminant. Ceux-ci sont revenus transformés, presque culpabilisés de vivre dans l’aisance, alors que d’autres n’avaient pas le minimum. De plus, cela rejoignait nos convictions personnelles, en particulier ces valeurs de solidarité. On allait presque pleurer les lots chez les commerçants. Un champ ayant été mis à notre disposition, j’ai toujours essayé de mobiliser les agriculteurs pour le rentabiliser afin d’envoyer les bénéfices là-bas…

En 2008, Liffré/Tiers-monde est devenue Liffré/Piéla.

Pour en savoir plus, consulter : liffrepiela.overblog

Sr Gabrielle H., SCR, Liffré (35)

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