Mission et alphabétisation

L’alphabétisation est un service de longue haleine près des personnes étrangères qui arrivent dans notre pays. Elle est signe d’une présence aimante à l’étranger quel qu’il soit.

Depuis 1992 jusqu’à 2012, je me suis portée volontaire pour l’alphabétisation des adultes.
J’ai pu répondre ainsi à cette parole de l’Evangile qui au fond de moi est un appel du Christ : « Ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ».
D’autre part, c’était pour moi une manière de continuer la Mission maintenant que je suis en retraite : « L’exemple de nos Fondateurs nous incite à privilégier les défavorisés de l’existence, à accepter d’être près d’eux compagnons de route ou humbles guides ».
J’ai été exaucée car on m’a confié des Mahorais (Mayotte), et des Turcs.

Vers l’année 2000-2001, j’ai rejoint le CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile). Les adultes qui m’ont été confiés sont de 23 nationalités différentes : Arménie, Russie, Ukraine, Tchétchénie, Géorgie, Côte d’Ivoire, Turquie, Bengladesh, Ethiopie, Nigéria, Angleterre, Amérique (Washington), Angola, Espagne, Algérie, Somalie, Ingouchie, Serbie, Croatie, Ossétie, Azerbaïdjan, Kosovo (Albanais), Vietnamien… ; et de différentes confessions : Musulmans, Orthodoxes, Animistes, Catholiques… Quelques-uns sont des réfugiés politiques et ont une certaine culture. Beaucoup sont dans un état de grande pauvreté. La plupart ont des enfants scolarisés.

Pour les adultes, l’enseignement de la langue est personnalisé. Vu leur mentalité, leur vécu, leurs problèmes, il faut beaucoup de temps et de patience avant de percevoir les progrès, et il y en a ! Alors se créent entre nous, une confiance, une relation. Ils se mettent - avec leurs mots - à livrer leurs soucis, leurs difficultés qui quelquefois nous bousculent.

Actuellement, je donne des cours de français à une Religieuse vietnamienne ; les relations sont tout autres !

Toutes ces personnes étrangères m’ont beaucoup apporté et m’ont fait réfléchir à cette « liberté » que nous avons, que nous trouvons normale, et que nous ne savons pas toujours apprécier…

Sœur B. M., SCR, Pontmain

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