Arrive le temps des vacances, temps propice pour les rencontres, programmées ou fruit du hasard. Cela peut nous renvoyer à la rencontre de Marie et Elisabeth.
Pourquoi appelle-t-on cette rencontre des deux femmes une visitation ? Qu’a-t-elle de singulier qui peut nous inspirer afin que nos rencontres fortuites soient aussi des visitations ?
Quand Marie arrive, elle salue Elisabeth. Et cette simple salutation fait vibrer quelqu’un en Elisabeth. Et, dans sa vibration, quelque chose s’est dit qui était la bonne nouvelle : “D’où me vient-il que l’enfant qui est en moi a tressailli ?” Et vraisemblablement l’enfant qui était en Marie a tressailli le 1er !
C’est entre les enfants que se passe cette affaire-là. Les enfants, dans le sein de leur mère, représentent ce que nous portons de meilleur en nous-mêmes et ne demande qu’à prendre corps pour naître. Et Elisabeth a libéré le Magnificat de Marie.
Si nous sommes attentifs et nous situons à ce niveau-là dans notre rencontre avec l’autre, avec l’intention et la volonté de le rejoindre dans la reconnaissance de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement il va nous dire quelque chose qui rejoindra ce que nous portons.
Toute rencontre est une visitation, quand la parole que nous portons, ce qui nous est cher, trouve écho en l’autre et quand ce que porte l’autre trouve écho à l’intérieur de nous.
Ou, dit autrement : Le mystère de la Visitation c’est quand la révélation de l’un vient réveiller le meilleur de ce que porte l’autre. C’est un mystère. Mais Dieu vient habiter le mystère de nos rencontres.
Quelques petites visitations :
- Mme N. vient de quitter sa maison pour entrer en maison de retraite où, à l’arrivée, on lui a remis les papiers administratifs et montré sa chambre. Avec sa fille, elle observe les allées et venues de la maison. Passant par-là, je les salue et je discute un peu avec elles. Quinze jours plus tard, je rends visite à Mme N. : « Justement, je parlais de vous… En fait, Madame, c’est vous qui nous avez accueillies dans cette maison », dit la fille.
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Mme L. ne se lasse pas de regarder les photos de son mari, musicien, qui consacrait beaucoup de temps aux autres en les formant, gratuitement. Je lui annonce :
« Mme L., c’est maintenant la préparation pour le sacrement des malades… »
« J’ai trop le cafard » , réplique-t-elle.
Après la préparation, je vais la voir : ensemble, une ième fois, nous regardons les rassemblements de jeunes musiciens. Huit jours plus tard, elle se présente à la messe et demande au prêtre le sacrement des malades !
« Mais vous n’êtes pas venue à la préparation ? »
« J’avais trop le cafard… Mais Sr M. est venue me voir et j’ai été apaisée ! »
- A table, Mme X., sans défense, est rabrouée par une serveuse. Un jour, sa voisine, Mme P., dit à l’employée :
« Si vous continuez à être aussi désagréable avec Mme X., je préviens la directrice ».
Celle-ci la convoque. Cette même serveuse porte le petit déjeuner à Mme P.. Fatiguée par la tête qu’elle fait, Mme P. lâche :
« Ca va durer combien de temps ? Embrassez-moi ! »
Ce qui s’est fait et les relations ont été normales par la suite.
Srs M. Baslé et G. Helleux, SCR