Quand on étudie ce texte, on est frappé par le fait suivant : dès les 1ers versets, le texte cite 3 fois le mot “Loi” comme pour nous rappeler que la vie de Jésus débute sous le signe de la Loi ; puis arrive Syméon dont il est dit qu’il est poussé par l’Esprit.

Qu’est-ce que le texte veut nous dire par là ? Tout d’abord, précisons que le mot Loi n’a pas pour Israël la connotation qu’il a pour nous aujourd’hui : nous ne voyons guère que le côté contraignant de la Loi qui est là pour assurer la noble mission de favoriser le vivre ensemble. Mais pour Israël, c’est plus encore, car la Torah contient aussi beaucoup de récits.
Je serais assez d’accord avec Marie Noëlle Thabut : « On peut ici remplacer le mot Loi par “Foi d’Israël.” La vie de Joseph et Marie, et désormais de l’enfant, est toute entière imprégnée de la foi et de l’attente de leur peuple ; et quand ils se présentent au Temple de Jérusalem pour satisfaire aux coutumes juives, c’est de leur part une démarche de ferveur », je dirais d’engagement dans l’histoire du peuple d’Israël.
Arrêtons-nous un peu au personnage de Syméon qui, comme Elisabeth et Zacharie (Ch.1), est présenté comme un homme juste et pieux. Mais ce qui frappe chez lui est cette insistance sur la présence en lui de l’Esprit-Saint : « Et l’Esprit Saint était sur lui. L’Esprit lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l’Esprit, Il vient au Temple… »

« Mes yeux ont vu ton salut » déclare -t-il, en tenant l’Enfant Jésus dans ses bras. Jésus est identifié au salut, en écho au denier verset de la section précédente (V.21) qui rappelle le nom de Jésus signifiant “le Seigneur sauve.” Lui, le veilleur de l’ancienne Alliance, qui attendait l’aube des temps messianiques, prononce un cantique où, s’adressant à Dieu, il reconnaît que sa tâche de veilleur est accomplie ; et donc, comme Abraham (Gn 15,15), il peut s’en aller en paix !
Dans son homélie de la nuit de Noël, il y a 2 ou 3 ans, le pape François a eu cette parole toute simple et belle : si nous prenons l’Enfant-Jésus dans nos bras et que nous nous laissons embrasser par Lui, Il nous donnera la paix du cœur qui n’aura pas de fin. Voilà bien ce que nous sommes appelés à vivre en cette fête de Jésus au temple : prendre - comme Syméon - l’Enfant dans nos bras pour nous laisser transformer par lui.
Sr Gabrielle H, SCR