Qui sont ces mages qui viennent à la crèche ?

Le récit évangélique, peu bavard à ce sujet, les identifie comme « mages ». Ils viennent d’Orient (les mages avaient un rôle religieux important en Perse), du monde païen déconsidéré par les Juifs.

Le récit évangélique en St Matthieu (2,1-12), peu bavard à ce sujet, les identifie comme « mages ».}}}

  • L'étoile va les conduire jusqu'à la crèche

    Ils viennent d’Orient (les mages avaient un rôle religieux important en Perse), du monde païen déconsidéré par les Juifs. De plus, ils pratiquent la magie qui est formellement interdite en Israël. Ils sont en éveil, attentifs aux signes venant du ciel, venant de la divinité, animés par une attitude de respect, de foi, d’obéissance : « Nous avons vu son astre à l’orient et nous sommes venus lui rendre hommage » (Matt. 2,2).

  • Ils viennent consulter les responsabilités politiques et religieuses de Judée (Matt. 2,2) et ils accueillent des autres ce qu’ils ne savent pas : ils se laissent enseigner.
  • Ils reconnaissent l’enfant comme leur roi, pleinement homme et pleinement Dieu (Matt. 2,10.11) puisqu’ils lui offrent de l’or comme à un roi, de l’encens comme à une divinité, et de la myrrhe, parfum ordinairement utilisé pour embaumer le corps des défunts et qui confirme la pleine humanité de Jésus jusqu’en sa mort. Révélateurs de la véritable identité de Jésus : vrai homme (un enfant qui mourra) et vrai Dieu reconnu dans un acte de foi et d’adoration, ils préfigurent la confession de foi du centurion païen au pied de la croix : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu » et l’annonce de la proclamation de l’Évangile à « toutes las nations ». Le chemin que les responsables juifs, bien qu’éclairés par les Écritures, n’ont pas su faire, ces mages païens l’ont suivi à partir de leur science plus qu’équivoque et dans l’obéissance aux Écritures que les Juifs leur ont fait connaître.
Prosternés, les mages offrent leurs cadeaux

L’Église d’Occident compte trois mages (un par cadeau) et en a fait des rois. Il y en a même un qui est noir. Ceci reflète une certaine familiarité avec l’Ancien Testament : selon le Psaume 72,10-15, ce sont les rois des nations (Tarsis et des îles, Saba et Seba) qui viennent offrir au Messie les trésors de leur pays.

Ce n’est qu’au 4e siècle, que les chrétiens en firent des rois, car ils voyaient en eux la réalisation de l’oracle d’Isaïe 60,3 : « Les nations vont marcher vers ta lumière ! Et les rois vers la clarté de ton lever » et Psaume 72. Leur nombre est fixé à trois tardivement. L’Evangile arménien de l’enfance (Xe S.) indique leur nom : Melchior, Gaspar, Balthasar, et en fait des frères régnant sur les grands royaumes d’Orient : Perse, Inde et Arabie.

Leur changement de route suggère leur changement de cœur, la conversion opérée par la rencontre de Jésus.

Sr Gabrielle H., SCR

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