Un travail intérieur de longue haleine

Parmi les messages, j’ai remarqué celui-ci de la revue Christus qui donne des clés pour mieux comprendre cet acte d’Arnaud Beltrame que tous ont qualifié d’héroïque.

En ce temps de Pâques, on envoie et on reçoit beaucoup de messages. Parmi ceux-ci, j’ai remarqué celui de la revue Christus qui donne des clés pour mieux comprendre cet acte d’Arnaud Beltrame que tous ont qualifié d’héroïque. Je ne peux m’empêcher de vous le partager, même s’il est assez dense. Je laisse la parole à l’auteur de cet article :

« On a beaucoup parlé du geste magnifique du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame ces derniers jours, à juste titre. On a loué son courage, et surtout son esprit de sacrifice qui l’a conduit à donner sa vie en prenant la place d’un otage. Ce geste exemplaire impose le respect et une profonde reconnaissance. Il marque la mémoire de chacun et de tous.

Arnaud Beltrame porte le drapeau de la France

C’est pourquoi il appelle à s’arrêter et à méditer. Car, invoquer les plus hautes valeurs de l’humanité ne suffit pas. Il est indispensable de les comprendre et les intérioriser pour s’y accorder pleinement sur le plan moral. Mais il faut encore les exercer longuement et en toutes occasions pour que ces valeurs prennent réellement corps dans des personnes. C’est ainsi qu’une humanité, une personnalité comme celle d’A. Beltrame se trouve animée de l’intérieur. Son entourage le plus proche, famille et gendarmes, ont souligné avec force son abnégation : “ce geste lui ressemblait”, “c’était tout à fait lui”, “on le reconnait là”.

Ce geste qui identifie un homme jusqu’à se confondre avec lui n’est pas seulement le résultat d’un entraînement, c’est le fruit d’un travail proprement spirituel. L’abnégation, qui ne consiste pas à se renier soi-même comme on le dit parfois, c’est ce qui conduit à combattre en nous la pusillanimité, cette sorte de frilosité qui nous retient dans des liens rassurants mais paralysants avec des objets, des images, des manières d’être.

P. Maximilien Kolbe qui prit la place d'un père de famille à Auchwitz

L’abnégation n’est pas innée, elle s’éduque et nous sort ainsi d’un enfermement parfois narcissique sur nous-même. Cela commence modestement avec le renoncement aux petites choses au profit du désir d’être plus vivant. Alors se construit au quotidien une fidélité à soi-même et un assentiment à se donner qui peut mener jusqu’à accomplir des gestes comme celui de cet officier.

Ce combat nous ouvre à une relation plus vraie avec le Père, celle qui faisait dire au Fils : “Je ne fais rien que je ne vois faire au Père” (Jn 5, 19), et qui le conduisit à donner sa vie pour le salut du monde ».

Article de la revue Christus, transmis par Sr Gabrielle Helleux, SCR

Le cercueil d'A. Beltrame est porté par ses collègues
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