Une communauté immergée dans le quartier

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis mon arrivée sur Rennes, je constate que dans notre rue tranquille, sans histoire, la mode est au déménagement.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis mon arrivée sur Rennes, je constate que dans notre rue tranquille, sans histoire, la mode est au déménagement.

Ici, arrivée d’une famille pour permettre aux enfants de faire des études sur Rennes ; là, départ pour l’EHPAD en raison de problèmes de santé ; plus loin, changement de propriétaire pour cause de décès. En face, grand branlebas ! C’est un immeuble assez moderne, bâti sur le terrain de l’ancienne clinique Ste Anne. Alors là, ça bouge… Sur les 5 étages, les appartements (et je ne parle pas de ceux des étudiants) en ont vu de toutes les couleurs, accueillant parfois des familles très brièvement. La cause ? Certains de nos voisins ont dû partir pour mutation professionnelle ou agrandissement de leur famille, d’autres ont cherché une location moins chère ou une maison à la campagne, d’autres encore un lieu plus propice pour y vivre selon leur culture particulière…

Et nous, en communauté, nous sommes là - dont 2 d’entre nous depuis plus de 15 ans. N’est-ce pas le monde à l’envers, alors qu’autrefois, nous les Religieuses, il nous fallait déménager avec malle et valise tous les 3 ou 6 ans… Du coup, ici, sans avoir à sortir aux périphéries, il nous est possible de dire quelque chose de la vie religieuse et de témoigner de l’Évangile. Ce sont les autres qui viennent à nous.

Notre rue

Anne Boivent n’a-t-elle pas elle aussi connu bien des changements d’adresses jusqu’à ses 40 ans ? Et que dire des « voyages forcés » de Marie et Joseph avec leur enfant ?… Quant à Jésus, n’en parlons pas ! Domicile fixe pendant 30 ans, c’est vrai, mais ensuite, pour nous révéler l’amour de son Père, le voici par monts et par vaux, quelquefois sans avoir même où reposer sa tête… Et que dire de ses déplacements nocturnes ? On l’avait quitté un soir d’un côté du bord du lac et, le lendemain, le voici de l’autre côté !

Que peut alors nous enseigner cette situation qui est aujourd’hui la nôtre ? Elle est, bien sûr, invitation à être attentives et présentes aux nouveaux arrivants. Mais, sans doute, nous est-il demandé également de “bouger de l’intérieur” pour pouvoir avancer sur le chemin nouveau proposé, jour après jour, par Jésus.

Sr M. Françoise C., SCR, Rennes

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