Anne BOIVENT et le Christ Serviteur

Quand il écrit la Vie de Anne Boivent, Le Père J-B. Le Taillandier révèle le cœur de Anne, et le cœur de Anne est très proche de l’Hymne au Christ Serviteur, dans Philippiens 2, 1-11

« Quand il écrit la Vie de Anne Boivent, Le Père J-B. Le Taillandier révèle le cœur de Anne, et le cœur de Anne est très proche de l’Hymne au Christ, dans Philippiens 2, 11 : « Jésus, de condition divine… s’est abaissé, prenant la condition de serviteur, devenant homme parmi les hommes… C’est pourquoi Dieu l’a exalté ».

Devant la Croix du Christ, Anne apprend aux enfants à prier…

Anne a perçu, très rapidement, la nécessité d’emboîter le pas du Christ serviteur. Ecoutons-la : « Le bon Dieu me donna une si grande dévotion à sa sainte Passion que toutes les autres dévotions n’ont point fait sur moi la même impression dans mon esprit » (Vie de Anne Boivent, p. 9).

Anne est née en 1787, juste avant la Révolution. Comment, pourquoi est-elle allée directement là dans ce lieu de la Passion du Christ, qui est le lieu le plus fondamental de notre foi, la Passion et la Résurrection ? C’est un mystère…

Elle dit (p. 10) : « Etant obligée, à l’âge de quinze ans d’aller en condition*, c’est dans cet état où j’ai été heureuse ». Pourquoi ce mot « condition » ? C’est quoi cette « condition » ? « Je me croyais un peu en rapport avec mon divin Sauveur qui est venu pour servir et non pour être servi ». C’est assez étonnant ce lien de Anne entre ce qu’elle est et ce que le Christ a été dans son abaissement. Mais elle va plus loin encore : « J’aimais cette position au-dessus de toutes les autres. Aussi c’est dans cette position si aimable à mon cœur que mon Dieu m’a fait connaître ma vocation ». Elle aimait cette condition qui la met en relation avec quelqu’un qui est venu pour servir et non pour être servi…

Anne va marcher sur ce chemin du service, humblement, sans bruit, auprès des vieillards, des jeunes, des pauvres - « ses grands amis » comme elle aimait dire - des malades… Donc elle rejoint le Christ dans son humanité la plus profonde, parce que l’humanité du Christ c’est une humanité de relation avec les plus petits, les plus pauvres, ceux qui sont aliénés, les possédés… Il vient les libérer. Anne Le rejoint jusque dans sa Passion, Lui qui s’est fait serviteur en lavant les pieds de ses disciples. Anne s’est abaissée, elle est allée au plus bas, au très bas…

A la suite de Jésus Serviteur, Anne lave et soigne les pieds d'infirmes recueillis chez elle…

Et c’est dans cet abaissement que Dieu est venu la prendre, il l’a élevée. Elle est dans la gloire du Christ ressuscité. C’est dans cet état que Anne a pu entendre et comprendre cette parole qui est une parole de fondation pour vous  : « On honore et on aime ma bonté, ma miséricorde…, mais ma justice on la craint et on ne l’aime pas ! »
Parole de fondation que Anne fait entrer dans sa chair parce que c’est une parole d’amour… qui va désormais l’habiter, pour qu’elle soit totalement disponible à Dieu : « Seigneur, j’espère en vous ; vous êtes mon Dieu ; mon sort est entre vos mains » (p. 23). Parole qui redit bien celle de Jésus sur la croix : « En tes mains je remets mon esprit ».

C’est pour cela que Anne est un véritable chemin pour vous. Elle est votre Fondatrice. A vous maintenant de mettre vos pas dans les pas de Anne, pour réaliser aujourd’hui, dans cette société qui est la nôtre, non pas d’avant la Révolution mais maintenant, aujourd’hui, cette expression de l’amour serviteur du Christ, dans le dépouillement, dans l’abaissement ».

Père Guy Sionneau, religieux passionniste
(Récollection donnée à Rillé-Fougères, les 14 et 15 février 2015, Extraits.)

* comme servante

Transmis par Sr Hélène R., SCR

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