Au revoir , Mr Gonneau !

Franck Gonneau était Réunionnais et n’avait pas de famille près de lui. Sr Andrée, Jean-François, Roland… lui rendaient visite. Récemment, il a pris son envol. Andrée nous raconte.

Franck Gonneau était Réunionnais et n’avait pas de famille près de lui. Pendant 2 ans, au moment du covid, je lui ai rendu visite une fois par mois environ. Puis j’ai arrêté car nous n’avions plus rien à nous dire.

Jean-François, qui m’a remplacée, était heureux des échanges. Franck était toujours assis sur son fauteuil bleu, lui-même habillé presque toujours en bleu. Il regardait la télé (A l’heure où j’arrivais, c’était souvent l’émission « Affaire conclue »).

Mr Gonneau aimait la musique, de temps en temps il jouait de la guitare. Et il était très content de la visite de Roland qui venait avec sa guitare. Mr Gonneau aimait aussi aller au restaurant “Le Chinois”, c’était vraiment lui faire plaisir que de l’accompagner.

Début octobre 2024, Jean-François me téléphone disant que Franck veut me voir car il va mal. Je le trouve agonisant, et, 2 jours plus tard, il nous quitte. Les obsèques ont lieu au cimetière. Nous étions 3 à l’accompagner. Ce fut un beau moment tout simple, mais riche d’humanité et de fraternité.

Ne pouvant être aux obsèques, voici ce que Jean-François a écrit :
« Emmenez-moi au bout de la terre.
Emmenez-moi au pays des merveilles »
chantait Aznavour.
Cette chanson était tienne, toi qui avais tant la nostalgie de ton île et qui n’as jamais pu y revenir.
Tu avais bien une famille : la Poste. Mais, hélas ta dépression et ton séjour hospitalier t’en ont séparé.
Tu étais seul, très seul. Heureusement tu as trouvé la famille des Petits Frères et surtout Mme Andrée.
Comme Cyrano au soir de sa vie, tu aurais pu lui dire :
« Je vous dois d’avoir eu tout au moins une amie,
Grâce à vous une robe a passé dans ma vie »
.
Là, tu n’étais plus seul ! Que tu étais content d’aller avec elle manger chez le Chinois ! Cette présence féminine et maternelle t’a fait tant de bien.

Mais aujourd’hui une autre présence féminine, et combien plus maternelle encore, te prend dans ses bras et tu peux lui confier :

« Nous ne demandons rien, refuge du pécheur,
que la dernière place en votre purgatoire,
pour pleurer longuement notre tragique histoire,
et contempler de loin votre jeune splendeur ».

(Péguy prière à Notre Dame)

Adieu Franck et que le Seigneur te reçoive en sa miséricorde infinie !

Sr Andrée A., SCR, Nanterre

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