Sa voisine de quartier, Anne Claire est du même âge et conduit encore facilement sa voiture. Depuis qu’elles sont voisines, elles partagent aisément leurs joies et leurs soucis quotidiens et aussi leur foi. Anne Claire est protestante depuis toujours et active dans les rencontres du culte. Élisabeth est catholique et très ouverte à la rencontre des autres quelles que soient leurs églises particulières. C’est ainsi qu’un jour, elles décident de se venir en aide et d’aller un dimanche au culte protestant et l’autre dimanche à l’Eucharistie.
Élisabeth se confie :
« Ce qui me frappe à l’entrée dans le temple, c’est la sobriété et le dépouillement du lieu... Une croix nue sur le mur, la Bible ouverte sur l’autel, une chaire pour la lecture des Écritures et la prédication. Le déroulé de la célébration correspond un peu aux rites initiaux et à la liturgie de la Parole chez nous, les catholiques. Pour les fidèles protestants, la lecture des Écritures et la prédication sont les moments-clés de la célébration dominicale. Par les chants et l’écoute de la Bible, l’assemblée est invitée à se tourner vers Dieu et à ne pas se laisser distraire par autre chose…
Dans la paroisse protestante où nous nous rendons, Anne Claire et moi, la Cène est célébrée une fois par mois. Le pain et le vin sont des symboles. Nous, les catholiques, nous croyons à la Présence réelle et nous communions au corps et au sang du Christ. J’apprécie ces rencontres œcuméniques. La communauté est très accueillante. Nous prions ensemble pour tous les croyants et non croyants. Plusieurs catholiques assistent ponctuellement à cette liturgie.
Je suis sensible au fait que Anne Claire et les membres de la communauté protestante se font proches des autres et attentifs à leurs besoins. Ils sont soucieux de vivre au quotidien le commandement du Seigneur : “Aimez-vous les uns les autres… Tout ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites”. J’en connais plusieurs qui sont engagés dans des actions solidaires comme : Emmaüs, les restos du cœur, port d’attache pour les migrants, l’épicerie solidaire… “La foi sans les actes est vaine” nous dit St Jacques 2/16.
Plus jeune, j’ai entendu fréquemment parler d’œcuménisme, maintenant je suis heureuse de pouvoir le vivre concrètement. Ma foi s’en trouve interpellée et renouvelée ».
