
Âgé de 61 ans, avec une retraite insuffisante pour clôturer les fins de mois, Laurent fait choix de postuler comme chauffeur de bus scolaire. Après avoir suivi 2 sessions de formation d’une durée de 4 semaines chacune dont la dernière à Fougères, il obtient sa carte professionnelle indispensable pour conduire un car et pouvoir être rémunéré…
Laurent que retenez-vous de votre parcours ? Et de votre métier de chauffeur de bus que vous dites “aimer” ?
Je suis arrivé à Redon par hasard. Je me qualifie de “migrant climatique”. Je viens du sud-ouest de la France. Le Covid m’a donné de voyager 2 ans et demi en Europe… sans avoir de port d’attache. Par les aléas de la vie, j’ai atterri à Redon. Une situation très inconfortable dans les premiers temps, sans logement, pas assez de revenu pour espérer en trouver un. J’ai logé dans une auberge. Quand j’ai commencé à travailler comme chauffeur de bus, c’est devenu très compliqué. Me levant à 5 h du matin, je dormais peu…

J’ai rencontré quelqu’un qui connaissait bien le Centre Spirituel de La Roche du Theil. Vivre ici avec les permanents m’a permis de me poser, de me refaire à tous niveaux : physiquement, spirituellement, socialement… Beaucoup de personnes séjournent au Centre. Il m’est agréable de lier conversation avec les unes et les autres… A table, s’engagent des sujets de discussion sur des thèmes divers. J’aime y participer et m’engager dans une recherche si besoin est. Oui j’ai retrouvé la sérénité, le goût de vivre et d’être en relation avec beaucoup… C’est précieux aujourd’hui !
Vous êtes quotidiennement en relation avec un public jeune ?
Avec chacun d’eux, au départ, j’ai cherché à établir un relationnel jusqu’à connaître le prénom de chacun et situer son lieu familial. Je suis quelqu’un qui s’intéresse à eux. Les enfants se sont habitués à moi et tout se passe bien.
Mon parcours se situe dans la campagne redonnaise avec un important kilométrage de petites routes traversant de nombreux villages. Il me faut redoubler de prudence ! J’ai la chance de démarrer le circuit au niveau des marais de Gannedel, une zone naturelle d’espaces protégés du bassin de la Vilaine. J’ai joie à voir voler les échassiers et admirer les nids de cigognes et la nature changer au fil des saisons…
