« Rendez grâces au Seigneur, Il est bon » (psaume 117)

Ce psaume 117 est le psaume du temps pascal par excellence. Une belle antienne ouvre et conclut le texte : « Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour ! » (v. 1.29).

Cette splendide hymne biblique appartient au petit groupe de Psaumes, allant du 112 au 117, appelé le « Hallel pascal », c’est-à-dire la louange psalmique utilisée par le culte juif pour la Pâque juive et également pour les principales solennités de l’année liturgique.

La liturgie chrétienne a tôt fait d’adopter ce psaume pour le temps pascal. Il est l’un des psaumes les plus cités : à la Veillée Pascale, à la messe du Jour de Pâques (année A), ainsi qu’au deuxième dimanche de Pâques des années A, B, C et au quatrième dimanche de Pâques (année B). Mais la Liturgie des Heures le prescrit aussi, à plusieurs reprises.

C’est manifestement un psaume d’action de grâces, comme en témoigne l’usage répété du verbe : rendre grâce. Celui-ci ouvre le psaume et il relance la prière aux versets 19, 21, 28 et 29. Mais attention ! Le verbe, en hébreu, a un sens beaucoup plus large que celui de dire « merci » à la personne qui a fait quelque chose pour nous. Il signifie aussi confesser, professer, célébrer.

C’est une véritable proclamation publique, une confession de foi comme le note l’importance des mots qui disent l’action de proclamer = dire (v. 2.3.4), rendre grâce, c’est-à-dire confesser : v. 1.19.21.28.29), annoncer (v. 17), bénir (v. 26) et clameurs (v. 15).

Mais le poète doit aussi lutter contre ses adversaires. Il utilise alors des images fortes et vivantes : les adversaires cruels sont comparés à un essaim d’abeilles ou à un front de flammes qui avance en réduisant tout en cendres (v. 12). Mais la réaction du juste, soutenu par le Seigneur, est véhémente ; à trois reprises, il répète : « Au nom de Yahvé, je les sabre » et le verbe hébreu souligne une intervention destructrice à l’égard du mal (v. 10.11.12).

En fait, c’est par la main de Yahvé et non la sienne que le poète est délivré. C’est pour cette raison que la joie de la victoire sur le mal débouche sur une profession de foi très suggestive : « Ma force et mon chant, c’est Yahvé, il fut pour moi le salut ». (v. 14).

Oui, rendons grâces au Seigneur, car Il est bon.

Sœur Gabrielle H., SCR

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