"Tu seras pilote « ou » docteur mon fils", tels sont les rêves des parents d’aujourd’hui surtout des pauvres : faire des études et accéder à une bonne carrière. Ici rien de cela. C’est l’amour qui se dégage de ce tableau. Jésus après sa fugue est tout entier appliqué à aider son père, comme tout enfant d’artisan.
Mais qu’en pensent les parents après ces paroles incompréhensibles du temple : « Ne savez vous pas que je dois être aux affaires de mon Père » ? Le rabot fait transpirer Joseph, il sait que c’est lui qui fait vivre la famille, avec son enfant conçu sans lui. Rien ne lui fait penser qu’un jour ce bois supportera le corps meurtri de ce fils.
Ce père vit sa vie de maître de maison et en est récompensé par l’ardeur de ce jeune apprenti ; Joseph modèle de discrétion, de disponibilité à l"instant présent, homme responsable, devient référent, modèle des papas d’aujourd’hui.
Et Marie ? L’ardeur de ces deux hommes la réconforte sans doute, elle possède pour le moment le plus grand bonheur du monde : vivre en famille, être près de ceux qu’on aime. Et cet amour irradie tout l’atelier. Pourtant les dernières paroles de cet « enfant » ne quittent pas son cœur. Tout respire l’amour mais aussi le questionnement. Son fiat l’entraîne vers cette parole qui résonne en elle : « Un glaive de douleur te transpercera le cœur ». C’est alors pour elle un moment de re-cueillement de tous ces moments d’intenses émotions qui l’aideront à suivre Jésus sur son parcours pour aller au bout de sa mission et finir Vierge de Douleurs.
Bien des couples, des familles hantent nos esprits à cause des épreuves qui sont les leurs. Que ce tableau soit un temps de contemplation et d’intenses supplications pour eux !