Souvenirs du mariage de ma tante…

Les noces de sa tante Agnès dans les années 40-50 : que d’émotions pour une gamine de 5 ans ! Sœur M. Françoise aime se rappeler et nous raconter ses souvenirs d’antan…

Une fois faite la tournée des invitations à la noce, vite à l’œuvre pour ce merveilleux jour qui approche ! Pas besoin de restaurant, la grange une fois nettoyée et décorée ferait l’affaire.

Des draps blancs attachés tout autour en masquaient les imperfections. Sur l’un d’eux, tracé avec des fleurs, un beau cœur avec en papier doré les initiales des mariés, entourées de deux beaux anneaux. Ce travail incombait souvent aux serveurs et serveuses qui le faisaient joyeusement. La veille, nous étions allés chercher la vaisselle chez le cuisinier, spécialiste de ces journées.

Le jour dit, tôt, la couturière était arrivée pour habiller la mariée ; son promis paré d’un super costume la rejoignait bientôt.
Des voitures à cheval, les invités descendaient de tous côtés pour prendre part à “la partie de mariée”, collation composée de charcuterie et arrosée d’un bon café pour prendre des forces.

Les joueurs d’accordéon étant prêts, en route à pied pour rejoindre la Mairie, entraînés par leurs airs joyeux et les applaudissements des passants. Au bourg, tous les riverains étaient sortis pour admirer le cortège.

Sur le pas de la Mairie, le Maire, ceint de son écharpe, nous faisait entrer. Après lecture du code du mariage, il posait la question rituelle : " Monsieur Jules X… acceptez-vous de prendre pour épouse Mademoiselle Agnès Y… ? » etc… Après signature des registres, le cortège se reformait vers l’église : le marié en tête au bras de sa mère, la mariée à celui de son père fermant le cortège.

A l’entrée du chœur, deux beaux fauteuils de velours rouge attendaient les heureux élus. Le prêtre ayant béni les alliances reposait la question " Jules acceptez-vous de prendre Agnès comme épouse ? » Un oui bien décidé et celui-ci enfilait l’alliance dans le doigt d’Agnès, qui avait droit à la même question-réponse, avant la signature obligée sur le grand registre posé sur l’autel.

La messe finie, le cortège ressortait. Tous les badauds s’étaient entassés sur la place où un podium permettait de prendre la photo incontournable, avant de passer au Café pour trinquer en l’honneur des mariés. Au retour, toujours la même ambiance au son de l’accordéon.

Nous arrivions vers 15 heures. Les serveurs avaient mis le couvert et nous attendaient en tablier blanc. Le four avait été chauffé à bloc pour le rôti. Les serveurs de vin avaient rempli un cuveau de bonnes bouteilles.

Chaque invité ayant trouvé place, le repas de fête commençait : « Allons buvons, à la santé des mariés ! » Ceux-ci passaient trinquer avec tous.
Chanteurs, conteurs s’en donnaient à cœur joie, et à chaque final les mariés avaient droit à une embrassade. Les plats se succédaient… jusqu’à la pièce montée, et au bon café enrichi de quelques gorgées d’eau-de-vie.

Il était temps de débarrasser les tables pour préparer une belle salle de danse. Avec les musiciens, les deux époux ouvraient le bal par une valse, et tout le monde s’y mettait - sans oublier de jeter quelques pièces dans la corbeille pour les serveurs.

Les cadeaux de mariage seraient ouverts le lendemain, car nous nous retrouvions, la famille proche, pour finir les restes et accompagner les nouveaux époux à leur logement.

Sœur M. Françoise C., SCR

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