2 Février : Lumière et Vie Consacrée…

Pour dire notre vie religieuse aujourd’hui, exprimer son essence en quelque sorte…, j’ai retenu un seul mot, qui nous met toujours en activité, c’est le verbe « choisir ».

2 Février : “fête de La Chandeleur” : Le Christ est reconnu lumière pour Israël et pour le monde. Le pape Jean-Paul II l’a instituée « “Journée mondiale de la Vie Consacrée” ». Une manière forte d’associer « la vie religieuse » au symbole de la lumière.

La vie religieuse a toujours fait l’objet de nombreux articles et livres de spiritualité. Mais, paradoxalement, elle reste encore méconnue, ignorée, mal comprise. Elle fait naître des réactions contradictoires : pour certains c’est l’étonnement et l’incompréhension devant cette manière insolite de vivre. Les religieux ne se privent-ils pas de l’essentiel de ce qui fait l’être humain en renonçant à la paternité, à la maternité ? Pour d’autres, c’est le scandale devant une vie jugée inutile, surtout si elle est contemplative, alors qu’il y a tant de besoins dans notre société…

En même temps, le “religieux” ou plus exactement le “spirituel” attire. L’omniprésence d’un monde frivole fatigue. La matérialité de l’existence qui pense satisfaire tous les besoins humains a fait son temps : quand on ne manque de rien, on s’aperçoit qu’on manque encore de quelque chose, d’un autre ordre peut-être. Alors on s’approche de certains mouvements qui invitent à l’intériorité, à la simplicité, à la paix intérieure. Fuir les difficultés inhérentes au monde moderne ou chercher un dépaysement loin du monde occidental ou se trouver soi-même, les raisons sont multiples de chercher ailleurs.

Pour dire notre vie religieuse aujourd’hui, exprimer son essence en quelque sorte et les lieux et les manières missionnaires où et comment se dire, j’ai retenu un seul mot, un verbe qui nous met toujours en activité, quels que soient notre âge, notre état de santé, nos forces déclinantes ou notre ferveur juvénile : c’est le verbe « choisir ». La vie religieuse est un choix constant. D’abord, il y a eu ce premier choix : celui de Jésus-Christ, l’unique et le centre de notre existence. Mais ce choix en appelle d’autres.

« Choisir d’écouter » la voix souvent inaudible de Dieu. Elle nous atteint dans la lecture biblique, dans la prière autant communautaire que personnelle et dans nos rencontres. Quand nous sommes une oreille « écoutante » pour faire comme un va-et-vient entre les hommes et Dieu, on peut Lui parler d’eux et leur parler de Lui et témoigner de notre espérance.

« Choisir de regarder » avec attention, avec passion, avec compassion parfois ceux que nous croisons, dans les couloirs, dans la rue, dans les services que l’on peut rendre ou dont nous sommes bénéficiaires. Ne pas dévisager mais en-visager. Car toute rencontre commence par le regard. Et ce que nous verrons dans le regard des autres fortifiera notre espérance.

« Choisir de tendre la main », se rendre disponible et pour cela avoir les mains libres, désencombrées. Savoir donner du temps, offrir une aide, un geste serviable ; savoir en recevoir aussi. Vivons de réciprocité.

Rien sans doute de ce que nous faisons ne nous distingue, car nous le faisons avec beaucoup d’autres. Seule la manière peut questionner, provoquer un étonnement, et - qui sait ? - mettre en route, susciter un désir, être un signe lumineux…

Sœur Bernadette Dufeu avec la collaboration de sœurs Anne-Marie S. et Marilou D., SCR.

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