
Chaque jour, je prends le chemin que la vie quotidienne me propose et je peux m’émerveiller ! Sur les visages des enfants que je rencontre, l’arc en ciel de l’ACE est présent !… Avec eux, on a fait le jardin des épices : on a planté, les enfants ont fait des dessins pour décorer la clôture. On a organisé un petit atelier. On a rejoint une trentaine d’enfants dont quelques-uns étaient du mouvement de la paix.
Mercredi 18 août 2021 :
- Jessy, qui est tout près du jardin des épices, me dit : « Veux-tu me donner le tableau de peinture qui est cassé, je vais le réparer et mettre de la colle ». Nous discutons. « C’est d’accord, tu peux le prendre et après on le remettra au jardin ». Huit jours plus tard, Jessy me dit : « J’ai donné la moitié du tableau à mon petit frère et comme çà nous avons chacun notre doudou ».
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Lia : devant le jardin, les deux mains sur les hanches, me dit : « Dire qu’il y a des gens qui ne croient pas que la nature est vivante !!! »
- Rabouan tout en regardant leur « jardin des épices », me dit avec précaution, en montrant avec son petit doigt : « Est ce que je peux caresser une feuille d’une plante du jardin ? ». J’admire la grande délicatesse de Rabouan !
- Nassera vient vers moi et me dit : « Pourquoi que tu n’es pas triste ? ». Je lui parle des enfants, du quartier, de ce qui me fait vivre etc… Et elle me dit : « Moi je connais quelqu’un qui est toujours triste… ». « Tu peux me dire si tu veux, mais tu n’es pas obligée ». Nassera me répond : « Quand maman est en France, elle a du travail mais pas d’amis, alors elle est triste ; quand elle va à Mayotte, maman a des amis mais pas de travail, et maman est toujours triste ».
- Kharima : « Maman, elle sait tout faire : la cuisine, les bonnes choses, le linge, les papiers. Elle nous aime beaucoup, beaucoup. Tout et tout et encore… »
- Omar et Ahmed : deux enfants qui partagent leur joie ! Omar raconte que demain sa maman va l’emmener au centre commercial Alma (c’est à 2 km !) ; Ahmed raconte que demain il partira en vacances en Turquie. Peu importe la distance, c’est la même joie !
- Mustapha, je le vois s’arrêter devant la nature et il me dit : « Je regarde les arbres, les feuilles bougent toujours un peu et se balancent d’un côté et de l’autre ; c’est super, c’est marrant ».
- Syndy dessine sur une feuille, elle commence puis fait un trait de travers, se fâche et veut aussitôt mettre sa feuille à la poubelle. En m’approchant de Syndy, je lui dis : « Ici à l’ACE c’est jamais raté, regarde, tu continues le trait et avec ta main tu peux faire une fleur ou une feuille ou autre belle chose ». Quelques jours plus tard, Syndy se rend à l’école avec une de ses copines. Étant par-là, je m’aperçois que Syndy explique à sa copine comment faire un dessin qui n’est jamais raté. « Et ça marche ! » dit-elle.
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Assia prend un peu de lavande pour la cacher plus tard dans son lit et il sent bon.
- Oran : « Au club on ne doit pas mentir, aujourd’hui c’est la séance que je préfère de tout, tout… »
- Arwan est poli, et il dit : « La maitresse dit que je suis le plus poli de la classe ». Avec le sourire, il en est fier et sa maman aussi.
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« Peu importe le Dieu que tu pries : Allah, Bouddha, ou Jésus–Christ. Peu importe, si au fond de toi l’Amour est maître ».}}} « Dis-moi comment tu dis bonjour, dans ton pays ! Dis-moi comment, dans ton pays, tu dis : amour, solidarité, respect, partage, joie etc… Des mots qui résonnent, des mots qui rayonnent : Plus on vient de partout, plus la Fête à du goût ».
Recueilli près des enfants de l’ACE, par Sr Claudine, SCR, Le Blosne-Rennes