Notre communauté est arrivée au 10 rue Aristide Briand, fin Août 2014. Un jour, notre voisin Jean-Pierre, en train de cueillir des haricots avec Marylène, reconnaît l’une de nous, Marie-Jo, qu’il avait vue bien des fois dans le bus qu’il conduisait de Rennes à Liffré. Il lui dit qu’ils allaient nous partager leur cueillette et que, lorsque qu’un petit sac serait suspendu au grillage qui sépare notre pelouse de son jardin, ce serait pour nous !
Cela fonctionnait régulièrement selon ce que le jardin pouvait produire au rythme des saisons.

Mais, voilà : il y a quelques années, trois poules pensionnaires sont arrivées, elles ont pris possession d’une partie du jardin et il fallait bien les nourrir !
Alors, Jean-Pierre nous fit une demande : est-ce que nous accepterions de leur donner nos épluchures de légumes et de fruits ? Demande aussitôt acceptée…
Si bien qu’à partir de ce moment, le grillage de séparation de nos deux propriétés fut le théâtre d’un échange - à notre avantage - entre deux sortes de sacs : ceux de Jean-Pierre et Marylène contenant des produits de leur jardin et les nôtres contenant nos déchets alimentaires ! Il va sans dire qu’en plus cela allégeait notablement la poubelle à mettre sur la rue !

Mais l’échange n’était pas que matériel. Il donnait lieu, comme vous pouvez vous en douter, à bien des dialogues entre nous. Et pas uniquement. Car nos réveils et nos petits déjeuners étaient égayés du caquètement des trois poules, comme si elles voulaient nous remercier de les nourrir en partie. Et cela donnait de la vie à ce jardin si proche. Lorsque nos stores étaient relevés, elles étaient attentives comme si, elles aussi, attendaient de bénéficier d’une présence toute proche !
Malheureusement, le jardin de notre voisin a été réquisitionné pour la construction d’un immeuble. Jean-Pierre et Marylène ont dû se séparer de leurs chers volatiles qui nous ont quittées ce mercredi 10 Avril. Maintenant que le jour se lève tôt, nous n’avons plus ce plaisir, au petit déjeuner surtout, de réjouir nos oreilles de leurs caquètements !
Oui, cela nous manque… un peu !