Je voudrais aussi vous laisser en guise de testament la suite et la fin de la dernière causerie du P. Marcel Aubrée, lors des récollections pour religieuses, qui s’appuyait sur le texte de Matthieu 25,31-46 auquel la Bible donne le titre Le JUGEMENT DERNIER.}}}
Trois points à retenir :

1. Le sens de l’universel, de l’universalité. Il s’agit de toutes les nations. On est dans le “sans frontières”. Les particularités sociales, culturelles, religieuses se fondent dans une seule réalité : celle de l’humanité, quoi qu’il en soit des appartenances, des identifications particulières. L’humanité de Dieu est fondamentalement FRATERNELLE, trinitaire, sans hiérarchie et sans exclusion. Elle est relation et DON de relation.
2. Être attentif à ce qui touche l’autre dans sa chair. Il s’agit de répondre “présent” aux nécessités les plus humaines, les plus humanisantes, aux nécessités qui redonnent vie et dignité à toute personne, quelle qu’elle soit : pouvoir se nourrir, manger et boire, être accueilli ; pouvoir s’habiller, être visité. Et cela se fait sans aucune stratégie de générosité, sans la satisfaction d’avoir fait une “B.A.” Faire… sans guetter une quelconque reconnaissance, servir sans rechercher autre chose que servir, sans se donner en exemple. Dans la parabole, toute intention ou visée spirituelle, voire religieuse semble absente.
3. « Quand t’avons-nous vu ? » J’avoue que ce qui me frappe et me touche le plus, c’est la question - qui est peut-être le cœur de ce qui est appelé le jugement dernier, c’est-à-dire ultime et au présent - « Quand t’avons-nous vu ? » (ou, à l’envers : « Quand ne t’avons-nous pas vu ? ») Mais ici, voir n’est pas réductible à une simple attitude de constat ; même l’émotion n’engendre pas forcément un mouvement. Il lui faut des mains et des pieds = des actes (Cf. 1 Jn 3/17.18)
Et voilà que tombe la Parole de Révélation ! « C’est à moi que vous l’avez fait ! » C’est dans nos gestes les plus humains, qu’on le sache ou non, que la rencontre du Seigneur se réalise…

Remarquons bien que la réponse du Roi porte sur 3 points :
- Faire, mais non pas en gros, globalement, c’est dans le “chaque fois”. Le “chaque fois” souligne la persévérance et le répétitif…
- Les plus petits de mes frères. Les plus petits sont toujours ceux qui sont en ‘manque’, ceux qui font l’expérience de la mendiance.
- Evidemment, la parole la plus ultime demeure : « C’est à moi que vous l’avez fait ». Cette parole a une résonance eucharistique = « Faites ceci en mémoire de moi », laissant entendre qu’on manque le Corps du Christ en manquant le corps des frères. Le service de l’Eucharistie doit s’accomplir dans l’eucharistie du service : c’est tout le sens de la diaconie.
Servir l’homme Qui est mon frère C’est servir le Christ Qui est son frère.
Sr Gabrielle H., SCR