Laurence, tu viens d’aller à Lourdes pour la première fois. Tu as sûrement vécu un moment exceptionnel. Que peux-tu dire de ce qui t’a marquée particulièrement ?
Oui c’est la première fois que je participe vraiment à un pèlerinage à Lourdes. Comme je fête mes 60 ans de vie religieuse cette année, j’ai jugé que c’était une grâce à accueillir. Dans le cadre du pèlerinage diocésain, partie seule, j’ai voulu faire confiance à ce qui se présentait et j’ai pu vivre une très belle semaine particulièrement ensoleillée.

J’ai été portée par la beauté des célébrations et la ferveur de tant de pèlerins. Chaque jour j’ai beaucoup apprécié le silence de la chapelle de l’Adoration. Il y a continuellement des personnes qui viennent là pour prier, adorer, se confier…
J’ai été impressionnée par le nombre de jeunes présents et actifs dans ce grand lieu de pèlerinage, notamment aux côtés des hospitaliers.
Tu as aussi découvert des aspects de la vie de Bernadette que tu ne connaissais pas…
J’ai pu visiter le moulin de Boly où la famille Soubirous a vécu dix ans. Difficile de réaliser que vivaient là six adultes (les parents Soubirous, la grand-mère et trois tantes) et les 3 enfants dont Bernadette l’aînée. Le papa, meunier, devait travailler dur pour nourrir tout ce monde. Mais Bernadette, qui voyait et sentait l’amour de ses parents, parle cependant de « moulin du bonheur ».

Mais le meunier connaît la faillite à cause de sa très grande bonté, et il leur faut quitter les lieux. Ils trouvèrent alors refuge dans un ancien cachot de Lourdes désaffecté. C’est là qu’ils vivaient lors des apparitions de Marie à Bernadette. La vie devait y être particulièrement dure et pénible. Bernadette, de santé fragile n’avait pas été scolarisée. Cependant particulièrement fine et même espiègle, elle sut faire face aux difficultés de toutes sortes qui se sont multipliées suite aux apparitions de Marie.
Que d’interrogations, de mises à l’épreuve, de pressions, d’humiliations ! Mais Bernadette maintient sa version des choses. Et la vérité finira par s’imposer.
Une réflexion reflète bien le bon sens et la profondeur de Bernadette. A son frère Jean-Marie qui avait entrepris des études, pensant un moment devenir prêtre, elle dit : « Je t’engage, mon cher frère, à bien réfléchir devant le bon Dieu, je ne voudrais pas, pour tout au monde, que tu te fasses prêtre pour te faire une position, non j’aimerais mieux que tu te fasses chiffonnier ».
Bernadette, si fragile mais si profonde intérieurement, MERCI pour ton beau message de VIE, qui demeure particulièrement interpellant pour nous aujourd’hui.