René nous partage les réflexions que la crise du Coronavirus suscite en lui :

« A peine le fis-tu moindre qu’un Dieu le couronnant de gloire et de splendeur ». L’auteur de la Genèse situe bien la place et la grandeur de l’homme au sein de la création ; place exceptionnelle mais aussi place restrictive due à sa situation de créature. On ne peut que s’émerveiller devant toutes ces découvertes qui facilitent nos modes de vies. Et voilà qu’un virus, imperceptible à nos yeux et combien actif, révèle à l’homme ses limites ; un virus confrontant l’homme à sa vulnérabilité et au questionnement.
Cette situation de pandémie fait traverser à notre monde l’épreuve du désert, du manque, de l’impuissance. Comme le peuple au désert… Nous sommes invités, voire contraints à faire un break. Nous sommes sollicités au cœur du silence à reprogrammer les éléments constitutifs de notre humanité, les fondamentaux de notre existence.
- La première démarche est de prendre du temps pour essayer de cibler les valeurs pouvant donner sens à sa vie, valeurs ouvrant à un certain équilibre et engendrant une paix intérieure permettant d’affronter l’existence avec ses joies et ses difficultés.
- « Nul n’est une île » (Thomas Merton). L’homme est un être de relations. Cela implique une solidarité avec ses semblables et un consensus pour un vivre ensemble. En cette période de “virus”, cette solidarité passe par le respect de chacun pour le bien de tous. Les dispositions gouvernementales visent au bien personnel et collectif. Imprimons en nos esprits cette phrase de Péguy : « Il faut se sauver ensemble ».
- Cette pandémie fait prendre conscience à l’homme de ses limites liées à sa condition. Dans cette dynamique, elle révèle à l’homme qu’il est plus que lui-même : tel est le mystère de son humanité. Qu’est-ce à dire ? L’homme porte en lui une dimension qui le dépasse, elle peut être appelée « transcendance » et il en porte les stigmates. Dieu a mis les mains de son AMOUR dans la glaise de mon corps. L’incarnation de Jésus en est l’ultime preuve. Dieu a pris notre humanité et Jésus a ouvert un chemin escarpé, celui de la croix débouchant non pas sur une impasse mais sur une route de lumière.

En cette période difficile à laquelle nous sommes tous confrontés : prenons acte des mesures imposées et respectons-les ; si nous avons raison d’être inquiets, ne sombrons pas dans la peur ou le désarroi ; faisons confiance au personnel médical ; nourrissons en nous l’espérance et la solidarité. Et si les temps de prière, de recueillement proposés ici et là étaient un bon chemin : celui de la gratuité inscrivant une solidarité ecclésiale et communautaire !
René Frénel, Fougères, le 18/3/2020