
« Nouvellement nommé curé de Saint-Sulpice de Fougères en 1922, l’abbé Joseph Mathurin eut l’intention de créer chaque année un Pardon en l’honneur de Notre-Dame des Marais, patronne de la cité, auquel toute la population serait conviée. Auparavant, il sollicita près de son archevêque, le cardinal Charost, le couronnement solennel de la Madone. Celui-ci obtint l’approbation pontificale qui fut signée le 16 janvier 1923 par le Pape Pie XI.
Le 8 septembre 1923, jour de la fête de la Nativité de la Vierge, fut choisi pour le couronnement solennel de Notre-Dame des Marais.
Tout restait à organiser et le brave curé sut mobiliser tout autour de lui et s’entourer de nombreux collaborateurs. Partout, on s’affaire et on se prépare. Des arcs-de-triomphe sont élevés. Les Fougerais offrent leurs bagues et leurs bijoux pour la confection des couronnes de la Vierge et de l’Enfant-Jésus. Des trains spéciaux sont organisés au départ de Saint-Malo, Saint-Hilaire, Vire, Vitré… La presse locale annonce déjà une fête “d’une rare solennité” pour le couronnement de la Vierge des Marais, qui aura pour cadre l’enceinte du château féodal, en présence de plusieurs évêques, prélats et prédicateurs prestigieux. L’après-midi, après des vêpres solennelles à Saint-Sulpice, une grande procession va parcourir les rues pavoisées de la ville jusqu’à Bonabry et revenir au château pour le “Te Deum”…
Après le couronnement, pendant plusieurs jours, la presse locale et régionale, ébahie et unanime, n’a de cesse de décrire « une manifestation émouvante autant par le nombre de fidèles qui y prirent part (40 à 50 000 personnes) que par l’hommage rendu par la ville de Fougères toute entière à Notre-Dame des Marais ».

L’année suivante, en 1924, le chanoine Mathurin créera le Pardon de Notre-Dame des Marais qui fêtera lui aussi son centenaire l’an prochain… »
Transmis par Sr Hélène R., SCR