Jérôme Rouland, président de l’association Roche Colombe, est intervenu en ces termes, lors des obsèques de sœur Marie-Angèle Fauvel le 26 avril 2022 :
Si je prends la parole aujourd’hui devant vous, c’est au nom de l’association Roche Colombe et de ses membres :
- afin de rendre hommage à Marie Angèle, en faisant mémoire de l’histoire commune que Roche Colombe partage avec la congrégation de Rillé, et dont Marie-Angèle a été l’une des pierres d’angle
- afin aussi de vous témoigner, à vous sa congrégation, notre reconnaissance pour avoir laissé si longtemps Marie-Angèle loin de Bretagne, en Creuse, où se trouve aussi la maison de l’association Roche Colombe, dans le hameau des Forges de Fresselines.
Alors que votre congrégation avait décidé de changer de nom et s’interrogeait sur de nouvelles formes de communautés, vous avez croisé le chemin du Père Edouard Pousset, jésuite, et de Monique Rosaz qui avaient eux aussi engagé des réflexions, dans la suite du Concile, tant sur la vie de l’église en général que sur la vie religieuse en particulier. Cette rencontre prit la forme d’un lieu de formation à Paris, 101 rue de Reuilly, pour de jeunes religieuses qui suivaient aussi des cours au Centre Sèvres ou à l’Institut catholique de Paris et dont Marie-Angèle fit partie.
Dans la foulée, l’implantation d’une nouvelle communauté en Creuse fut décidée en 1982, à Ajain, à laquelle Marie-Angèle participa avec quelques-unes d’entre vous. C’est ainsi que la communauté d’Ajain, 18 rue de l’église, devint l’une des maisons centrales pour la vitalité des liens qui se tissaient alors en Creuse, dans son église, comme dans le réseau des relations de l’association Roche Colombe. « Dans les maisons et par les chemins », c’est le style des rencontres de Jésus en Galilée qui se trouvait nouvellement expérimenté et médité.
Dans ces allées et venues, Marie-Angèle jouait elle-même un rôle central, celui d’une Marthe et Marie qui aurait réussi à harmoniser leurs personnalités et leur forme de présence au Seigneur. Tous les membres de l’association que j’ai entendus ces derniers jours m’ont en effet rappelé combien elle était disponible pour accueillir ceux qui arrivaient aux Forges ou en Creuse ; quel art de l’organisation elle savait déployer pour que les sessions se passent au mieux ; combien elle sillonnait les routes de Creuse à la rencontre de tel ou tel, à l’occasion d’une célébration, pour accompagner baptêmes ou funérailles, veillant toujours à tisser des liens de confiance solides grâce à des relations simples et vraies.
Ainsi que me l’écrivait Odile Ribadeau Dumas : « Je garde au cœur le souvenir de sa droiture, du don de sa personne, de tant d’autres dons et qualités qu’elle avait l’art d’offrir très simplement… Nous avons puisé ensemble à une source vive et Marie-Angèle a si bien contribué à l’alimenter ».
Jérôme Rouland Président de l’Association Roche Colombe
