C’était le mardi soir 28 Septembre au Centre Spirituel de l’Ile Blanche, au moment où nous devions avoir notre 1^re rencontre avec le prédicateur de la retraite, sur le thème « Ma grâce te suffit ». On nous annonce alors que le prédicateur prévu ne viendra pas, car déjà engagé ailleurs. Mais, tout n’est pas perdu, nous affirme-t-on, car l’aumônier du Centre Spirituel doit lui aussi prêcher une retraite dans ce centre la semaine suivante, sur la spiritualité du Père Charles de Foucault et, par chance, la préparation de cette retraite est achevée. Il accepte d’animer notre retraite si nous acceptons ce thème ; ou même il propose de nous faire des méditations d’Évangile si nous préférons, moyennant quelques aménagements. Car Lommig, cet aumônier, a aussi quelques engagements à honorer !

Une discussion s’engage, chaque personne donnant son point de vue ; finalement, à une grande majorité, c’est le thème de la spiritualité du Père de Foucault qui est choisi. C’est alors qu’une des participantes lance cette phrase : « Les imprévus, c’est Dieu en direct ! »

J’avoue que j’ai reçu cela en pleine figure ! Car - outre la déception de ne pas participer à la retraite choisie avec l’animateur souhaité - je devais encaisser le fait d’avoir eu une panne de voiture à 60 km du lieu de la retraite, alors qu’il pleuvait et qu’il nous avait fallu faire les démarches pour qu’on vienne nous dépanner sur la “quatre voies”, la voiture ne voulant plus rien savoir, l’embrayage étant mort. Ceux qui ont vécu cette mésaventure savent qu’il faut en faire des démarches et savoir attendre !

Mais, comme par hasard, notre prédicateur nous rappela que, dans nos moments difficiles, le Seigneur se révèle à travers un de ses anges qui nous accompagne. Et, à la relecture, nous pouvons reconnaître la présence non seulement d’un, mais de plusieurs anges.

Pour moi, ce fut d’abord la prise de conscience, après coup, que la pédale de débrayage aurait pu manquer en pleine circulation, avec le risque de se faire emboutir. Alors que j’ai eu le temps de me garer sur la bande d’arrêt d’urgence qui n’existe pas toujours sur une “quatre voies”. Le temps d’attente avant l’arrivée du service de dépannage ne fut pas excessif et, entre-temps, un SMS avertissait que nous étions prises en charge. Cette société de dépannage finit par nous trouver un garage qui acceptait de faire la réparation pour le vendredi 1^er octobre (= 3 jours après) et un taxi venait nous chercher pour nous emmener à l’Île Blanche, lieu de la retraite. Ce parcours fut d’ailleurs égayé par une conversation très agréable avec la femme qui conduisait le taxi.

Mais une autre difficulté s’annonçait pour ce vendredi, car il fallait récupérer la voiture réparée dans une petite ville de la périphérie de St Brieuc, que je ne connaissais pas du tout.

C’est alors que la secrétaire du Centre Spirituel installa l’application GPS sur le smartphone, si bien que le retour du garage ne posa absolument aucun problème. Sans compter que le chauffeur du taxi qui nous avait emmenées de l’Île Blanche au garage avait engagé avec nous une conversation très intéressante à propos de la vie religieuse, évoquant le très bon souvenir qu’il gardait de la religieuse qui lui avait fait l’école primaire. Il nous demanda pourquoi nous avions choisi cette voie etc… Et, en nous quittant, il nous déclara qu’il avait été ravi d’avoir fait notre connaissance. Si mésaventure il y a eue, je reconnais que nous avons eu beaucoup de chance, grâce à ces différents anges accompagnateurs…

Les imprévus, Dieu en direct ? Je ne sais, mais les signes de sa présence sont parfois manifestes.

Sœur Gabrielle H., SCR