
En ce 150e anniversaire des apparitions de Marie à Pontmain, il nous est bon d’évoquer - à partir des Archives de Rillé - le visage de Sœur M. Timothée, si dévouée à la paroisse pendant 40 ans. Les 4 petits voyants étaient ses élèves…
« Sr M. Timothée avait 59 ans quand Dieu l’a rappelée à Lui, en 1889. Née à Laignelet, formée à l’école de nos vénérés Fondateurs, elle avait conservé cet esprit de simplicité, de bonté, si bien caractérisé chez nos premières Mères et Sœurs, qui la faisait aimer de tous. La chère Sr M. Timothée a passé près de 40 ans à Pontmain ; elle était particulièrement l’amie, la consolatrice, la confidente de tous ceux qui souffraient soit physiquement, soit moralement… Personne n’a plus qu’elle voué sa vie tout entière au service des malades. Qu’on la demandât au milieu de la nuit ou pendant ses repas, ce qui arrivait souvent, qu’importe, elle était toujours empressée à voler au secours de ceux qui la réclamaient, des pauvres surtout qu’elle consolait et soignait avec l’affection de la plus tendre des mères. Ne pouvant plus suffire à la tâche et à tant de fatigues, elle se vit contrainte d’accepter cheval et voiture que des amis dévoués lui offrirent pour faire ses courses journalières souvent éloignées.
Où la chère Sœur Timothée avait-elle puisé cette charité, ce dévouement si ce n’est dans la divin Cœur de Celui-là même qui est tout amour et charité ? On avait remarqué qu’avant de partir visiter ses chers malades, elle ne manquait jamais, à moins d’impossibilité, d’aller rendre visite à Notre-Seigneur, lui recommander leurs besoins spirituels et temporels. Sa charité pour les pauvres et les malades, son amour pour la Sainte Eucharistie, sa dévotion à la Sainte Vierge, ont rempli toute sa vie religieuse.

Nous avons vu que son nom est étroitement lié à l’apparition de la Très Sainte Vierge à Pontmain le 17 janvier 1871 *. Les 4 voyants étaient ses élèves ; l’une des petites filles, Jeanne-Marie Lebossé, était sa nièce, pensionnaire à l’établissement. Elle avait su inspirer aux enfants qui fréquentaient son école une tendre dévotion à la Très Sainte Vierge et à la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. Plusieurs d‘entre eux, ce qui est assez rare à cet âge, avaient l’habitude de réciter le chapelet tous les jours et de faire souvent le chemin de la Croix. Les petits voyants avaient accompli ces pieux exercices le jour de l’apparition. Ne peut-on pas dire que la faveur dont ils furent honorés par Marie remontait par eux jusqu’à leur pieuse maîtresse qui, en formant leur âme à la piété, les avait préparés à servir d’instruments aux desseins de Dieu ?
Cette sainte religieuse, après une vie consacrée toute entière à la prière et aux bonnes œuvres, allait recevoir sa récompense. Sa mort jeta le deuil dans toutes les familles de Pontmain et des alentours ; ceux qui ont assisté à son enterrement peuvent se faire une idée de l’affection dont cette simple et modeste religieuse était entourée ; c’était véritablement le triomphe de la vertu et du dévouement.

Pour perpétuer sa mémoire, une souscription spontanée, due à l’initiative du Révérend Père Pays, curé de Pontmain, atteignit bientôt le chiffre de 1400 à 1500 F et permit de lui élever un superbe tombeau qui fait l’admiration de tous les pèlerins de Pontmain ».
Archives de Rillé, année 1889.Transmis par Sr Hélène R., SCR
* Mais ce jour-là, Sr M. Timothée n’était pas présente à Pontmain, elle avait dû se rendre à Rillé. On est tenté de penser qu’elle le regrettera plus d’une fois…