
Pontmain. C’est le nom d’une petite commune de la Mayenne aux confins de la Bretagne. Ce mot évoque, c’est vrai, l’apparition de la Vierge Marie et son message, dans une France en pleine déroute.
Le nom “Pontmain” peut aussi s’écrire en deux parties. Un “pont” est là pour relier les deux rives d’un cours d’eau, d’un fleuve. Il permet de passer d’un côté à l’autre et de se tendre la “main”. Marie, en ce soir du 17 janvier 1871, n’a-t-elle pas été ce “pont” et cette “main” qui ont permis de passer de l’angoisse à l’espérance à ceux-là qui disaient quelques jours avant : « A quoi ça sert de prier, le ciel ne nous écoute pas ! »
Aujourd’hui, le contexte est autre, les événements sont différents. Mais, comme en 1871, notre monde vit une incertitude, un malaise, une crainte. Il y a le chômage ou la perte de son emploi, le changement climatique, l’avenir des jeunes, la violence ici et là, la maladie… Le Covid-19 en est un exemple. Ce virus et les consignes sanitaires obligatoires ont créé un isolement et beaucoup de souffrances.

Mais, en même temps, nous avons constaté tant de gestes discrets d’entraide, de soutien. Les téléphones ont fonctionné pour encourager, aider, prendre des nouvelles. Des initiatives insoupçonnées ont jailli, tant au plan humain qu’au niveau d’une spiritualité quelque peu endormie. Ainsi, des “ponts” se sont créés, des “mains” se sont tendues, et la fragile confiance a permis de vivre et de survivre. Créer des “ponts”, tendre la “main”…, les occasions sont présentes, quotidiennes même, à notre porte peut-être.
Notre-dame de Pontmain, Mère de l’Espérance, priez pour nous.
Sœur Bernadette R., 95 ans, SCR, Pontmain