
Cet après-midi-là, nous sommes allées Place d’Italie (Le Blosne), auprès du supermarché, interroger les passants. Ce n’est pas la première fois que nous vivons des temps semblables. Dans le cadre de la Mission Ouvrière, de temps en temps nous nous installons sur la place ou sur le marché pour accueillir la parole de ceux qui veulent bien échanger avec nous.
Aujourd’hui, de 14h à 16h, nous avons donc pris place près du métro, avec la question :
Ce temps de pandémie a été difficile. Que faut-il changer pour vivre mieux ?
Nous étions une équipe de 10, prêts à accueillir la parole de ceux qui acceptent de répondre. Au moins 70 personnes ont pris de leur temps pour entrer dans la démarche. En les écoutant, nous écrivons scrupuleusement, mot pour mot, ce que chacun dit et ne portons pas de jugement sur ce qui est exprimé. Toute parole recueillie a de la valeur.

Ce qui est impressionnant c’est la simplicité avec laquelle chacun dit ce qu’il ressent, ce qui lui tient à cœur :
- « J’ai fait un dossier pour la MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées), voilà 9 mois, le Covid a tout retardé ; je vais être obligée de reprendre le travail parce que je n’ai plus aucun revenu. Il faut que vous le sachiez »
- « En France, on a beaucoup de moyens, mais quand on est Noir + plus immigré, on a beaucoup de mal »
- « J’étais à la rue pendant le confinement, maintenant j’ai un toit, je remercie Dieu tous les jours »

Toutes les paroles recueillies sont alors affichées, attachées à un fil, et tous les passants sont à même de lire ces messages. Parfois, certains nous demandent qui nous sommes. Nous répondons simplement : « Nous sommes des chrétiens de la paroisse » ou bien « Nous sommes de la Mission Ouvrière ». Parfois une conversation s’engage sur le sujet.
Nous en avons entendu beaucoup qui portent le souci d’une vie plus juste où chacun est respecté dans son humanité. Ils parlent de solidarité et fraternité entre personnes de différents pays, différentes langues, différentes religions.
Cette écoute nous permet d’entendre ce que chacun porte dans le cœur. C’est là aussi que nous accueillons cette présence de Dieu au cœur de l’humanité.
Sœurs Claudine H. et Michelle J., SCR, Rennes, Le Blosne