A St Malo, miracle de l’accueil

A St Malo, la Société St Vincent de Paul, tient une permanence. A la suite du « Bienjeureux Frédéric Ozanam », des bénévoles accueillent des personnes dans le besoin. Un jour, un événement se produit. Par hasard ?

Est-ce vraiment un hasard ? Un mercredi de mars, exceptionnellement disponible, je décide d’aller voir les amies à la permanence de la Société St Vincent de Paul de St Malo. Je m’apprêtais à franchir le seuil quand un « inconnu » fait irruption, avec paroles et gestes qui nous ont inquiétées, car ce jour-là, nous n’étions que des femmes. Cet homme en révolte contre la société vit dehors avec sa chienne Cathy ; il se plaint du dos car il transporte deux sacs très lourds. Il les pose dans le hall.

St Vincent de Paul

Nous lui faisons signe d’entrer, mais il s’en prend à Simone en criant : « Toi la bourgeoise, viens vivre dehors, tu verras quand il fait froid et qu’il pleut… Je viens de Paris ; c’est l’agression entre bandes, il faut se battre… » Nous sommes interloquées. Cependant, Marie-Claude lui offre du coca cola et des petits biscuits qu’il apprécie. Simone se sentant visée, s’éclipse.

Je glisse à l’oreille de Marie-Claude « Comment cela va-t-il se passer ? Il vaut mieux appeler quelqu’un qui fera le poids ! » Sur ce, je me dirige vers le club de tarot où Raymond me met en contact avec le commissariat de police.
Pendant ce temps, Monique engage un dialogue avec l’homme de la façon la plus aimable possible. Mis à l’aise, l’homme va chercher deux livres dans son sac, « ma bibliothèque » dit-il. Il sort de son barda un livre sur la philosophie et… un Nouveau Testament ! Du coup, nous parlons plus sereinement avec lui. Christophe - c’est son nom - sort de son sac un nécessaire à couture pour faire un point à sa sacoche. Gentiment, Véronique la recoud. Il dit alors « Je n’ai rien contre vous… » Monique dira plus tard : « Notre Christophe nous est apparu sympa, ce grand voyageur, ce vrai sans logis, sans aide sociale ».

Quand nous devons quitter le local et fermer les volets, nous lui demandons d’accrocher la targette, trop haute pour nous, ce qu’il fait avec amabilité. « Au moins, je suis utile ! » dit-il.

Ouf, nous partons avant l’arrivée de la police, sinon cela aurait été pour lui une trahison ! De celui qui a entre les mains le Nouveau Testament, nous nous disions, le cœur un peu brûlant et apaisé : « C’est Lui, Jésus, au milieu de nous » .

Sr M-Th. B., SCR, St Malo et les ’Vincentiennes’ Marie-Claude et Monique.

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