Le 28 janvier 2011, nous, la délégation des sœurs venant de Hollande et de France, nous étions ensemble pour l’Eucharistie à la chapelle du Noviciat de OUAGADOUGOU.
L’évangile du jour nous interpellait : « Il en est du Royaume des Cieux comme d’une graine de moutarde. C’est la plus petite de toutes les graines, mais lorsqu’elle grandit, elle devient un grand arbre et les oiseaux du ciel s’abritent dans ses branches ». Mt 13,3I.
Ces paroles de Jésus retentissaient en mon cœur et m’incitaient à me laisser enseigner par l’événement que nous nous préparions à fêter ensemble : les 50 ans de présence missionnaire des Sœurs du Christ Rédempteur au BURKINA FASO !
Graines semées, graines qui ont germé, levé, et continuent de porter fruit aujourd’hui… Petites semences de vie, arbres nombreux et variés où s’abritent celles et ceux qui s’éveillent aux appels de la Bonne Nouvelle de Jésus.

Peu de temps après, nous visitions le Centre Féminin « Anne Boivent » qui accueille actuellement 81 jeunes filles non-scolarisées de 12 à 20 ans pour une formation diversifiée : alphabétisation, hygiène sanitaire et sociale, couture, broderie, tricot, tissage et autres… C’est beau, c’est prometteur ce qui se vit ici depuis 4 ans maintenant ! C’est toute leur vie de futures femmes qui en est transformée !
Le dimanche 30 janvier 2011, en la veille et jour de la fête du JUBILE, je me suis réjouie de rencontrer ces femmes et ces hommes venus jusqu’à Fada et se rendant disponibles pour les nombreuses préparations. Chacun mettant en œuvre ses savoir-faire et ses talents pour que la fête soit belle pour tous et toutes !
Aujourd’hui, semant à leur tour et à leur « heure » dans le vaste champ de la mission pour que germent des semences nouvelles, les sœurs burkinabés sont à l’œuvre : Joséphine au centre de soins de Ouidi-Mogtedo, Evelyne dans une école primaire de Fada, Alice au dispensaire de Salembaoré, chacune dans la mission professionnelle ou d’études qui lui est confiée…
Anne Boivent, notre Fondatrice, à son heure et dans le champ du Royaume qui était le sien, a laissé germer en son cœur la Parole pour que soit aimée la Justice de Dieu.
Dans son sillage, à l’appel du Christ et de l’Eglise, de nombreuses sœurs du Christ Rédempteur sont venues depuis 1961 en terre d’Afrique, et certaines sont là encore aujourd’hui. Chacune pourrait évoquer longuement les graines semées dans la terre de la mission en Eglise-Famille, les beaux et bons fruits d’aujourd’hui !

Au cours de onze années de vie missionnaire, j’ai moi-même été témoin de l’œuvre de Dieu dans les cœurs et je me suis émerveillée « des prodiges de sa Justice ». Ps 64.
Permettez-moi d’en évoquer certains :
- Des lycéens jécistes ont cheminé en responsabilité du mouvement JEC : Jeunesse Etudiante Chrétienne. Germain et Gérard sont devenus prêtres, Samuel, Didier, Hermann sont actuellement enseignants en écoles catholiques… Elise est devenue religieuse…
- D’autres à la faveur d’une parole adressée personnellement sont actuellement - comme David - père de famille et responsable de CCB : Communauté Chrétienne de Base. Jean Marie - chef de famille - est animateur depuis 5 ans d’un groupe de catéchumènes adultes. Lucien - licencié d’anglais - est censeur dans un lycée après un parcours de lycée très difficile !
- Augustin et Ruth, David et Emma, Robert et Madeleine, après leur baptême, ont pu former un couple chrétien. Tous et chacun ont laissé fleurir en eux les paroles de Jésus qui les font vivre aujourd’hui !
Oui, depuis 50 ans, les sœurs du Christ Rédempteur ont semé… Elles sèment toujours, Africaines et Françaises animées du même zèle missionnaire à la suite d’Anne Boivent.
Et Jésus de nous dire :
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est Moi qui vous ai choisis pour que vous alliez et que vous portiez fruit et un fruit qui demeure…
C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit ».Jn 15,16.
… en écho à ce passage de la Règle de Vie :
« Quand la Justice de Dieu trouve en nous des Adoratrices ouvertes à son œuvre de vie, sa puissance est libérée et elle peut accomplir ses merveilles de résurrection ».

Sœur Annick B., SCR, Paris